« serpe », définition dans le dictionnaire Littré

serpe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

serpe

(sèr-p') s. f.
  • 1Instrument de jardinage et de bûcheron à manche court, à lame courte, à tranchant concave, servant à tailler, à émonder. Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage…, La Fontaine, Fabl. XII, 20.

    Fig. Jouer de la serpe, retrancher, couper. Le censeur que M. de Sartine nous a donné pour l'ouvrage [l'Encyclopédie], est un capucin renforcé qui joue de la serpe à tort et à travers, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 2 sept. 1769.

    Cela est fait à la serpe, ou on en ferait autant avec une serpe, se dit d'un ouvrage de main grossièrement fait.

    Fig. Fait à la serpe, se dit d'un ouvrage d'esprit mal fait, mal tourné. Un billet de Linant a annoncé gravement qu'un thème fait à la serpe… l'avait forcé de retenir l'enfant en pénitence, Mme D'Épinay, Mém. t. I, p. 358, dans POUGENS.

    Fig. Il semble que cet homme ait été fait avec une serpe, se dit d'un homme mal fait, mal bâti.

  • 2Outil de treillageur.

    Outil de fontainier.

    Outil d'oiseleur.

  • 3Segments hélicoïdes rampants qui poussent alternativement et transversalement le hérisson, dans les moulins à dévider la soie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Sa sarpe et sa coignie prist, Dont aguisié avoit ses piex, Ren. 16424.

XVIe s. Tu n'as cousteau, serpe, ne serpillon, Qui sceult coupper corde, ne cordillon…, Marot, II, 43. Boys de dix ans et au dessus qu'on appelle boys de serpe, Coust. génér. t. II, p. 269.

ÉTYMOLOGIE

Berry et génev. sarpe ; du lat. sarpere, mot archaïque qui signifiait émonder, congénère à ἄρπη, faux, à l'anc. haut-allem. scarf, allem. scharf, aigu, sanscr. çalpa, faucille.