« veule », définition dans le dictionnaire Littré

veule

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veule

(veû-l') adj.
  • 1Mou, faible. Je me sens tout veule.
  • 2Il se dit de tout ce qui n'a pas une force, une qualité suffisante. Toutes les espèces de daims ont le bois plus veule, plus aplati, plus étendu en largeur, et, à proportion, plus garni d'andouillers que celui du cerf, Buffon, Daim.

    Terre veule, terre légère, qui demande d'être amendée avec de la terre franche, sans quoi ce qu'on y plante ne prend pas racine.

    Plante veule, plante qui ne soutient pas bien sa tige.

    Arbre veule, arbre qui s'élève sans prendre assez de corps.

    Castors veules, castors secs, maigres.

    Se dit des poils qui n'ont pas la propriété de se feutrer d'eux-mêmes. Tous ces poils de nature feutrante, mais qui feutrent bien moins que d'autres, parce qu'en général ils sont ce qu'on appelle veules ou souples, Tenon, Instit. Mém. science. 1806, 1er sem. p. 113.

    Drap en serge veule, nom qu'on donne à des étoffes lorsqu'elles sont mal fabriquées, et qu'elles ne sont pas suffisamment drapées, ou fournies de laine.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quar Carles n'ert estous ne veules, Ph. Mouskes, ms. p. 112, dans LACURNE. S'en devroit plorer tous li peules [tout le peuple], S'il n'ert e d'ious [yeux] et de cuer veules, ib. p. 747.

ÉTYMOLOGIE

Brie, veule, peu allant, paresseux ; se dit surtout de l'homme alourdi par la chaleur ; bourguig. veule, maigre, stérile ; picard, veule, léger, étourdi, meuble, aisé à remuer. Origine incertaine. Diez le rapproche de l'adjectif vole qui se trouve dans Rutebeuf, t. II, p. 167 : pensée vole ; et cet adjectif vole, il le rattache au lat. vola, creux de la main, par la locution van vole, main vaine, main vide ; mais, dans des textes non moins anciens, l'orthographe est ventvole, ce qui paraît signifier : vain, futile comme le vent.