« ébrouer (s').2 », définition dans le dictionnaire Littré
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ébrouer (s') [2]
- 1 Terme de vétérinaire. Faire ébrouement.
Par extension.
Estrées revint à soi le premier, se secoua, s'ébroua, regarda la compagnie comme un homme qui revient de l'autre monde
, Saint-Simon, 514, 66. - 2 Terme de manége. Souffler de surprise ou de frayeur, en parlant du cheval.
HISTORIQUE
XVe s. Lesquelx buefs de ce s'esbruierent et fuirent
, Du Cange, brugitus. Le suppliant bouta le feu en la grange, qui se esbrouit tellement que la dite grange fut bruslée
, Du Cange, ib.
XVIe s. Esbrouez des nazines
, Médec. des chev. p. 16, dans LACURNE. S'il advient que le loup ait passé les hurtes de ceux qui seront à la garde des filets, on jettera incontinent après ses fesses un court baston pour l'esbrouer et haster d'avantage, à ce qu'il n'ait la cognoissance du filet
, Fouilloux, Vénerie, f° 120, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Origine obscure. On a songé à bourre, le cheval faisant sortir de ses naseaux comme une bourre. Mais cela ne convient ni aux sens ni aux formes diverses du mot. On a indiqué le bas-breton broez, brouez, emportement, mouvement de colère. Diez remarque que brave, s'il a existé dans l'ancienne langue (ce qui est très vraisemblable), y a existé sous la forme brou ou breu, comme bleu ou blou ; et que c'est de là qu'il a donné é-brouer, rendre bruyant, emporté, et ra-brouer, maltraiter en parole. Cette étymologie ingénieuse est plausible.