« épervier », définition dans le dictionnaire Littré

épervier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

épervier

(é-pèr-vié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des é-pèr-vié-z avides) s. m.
  • 1Oiseau de proie dont on se sert dans la fauconnerie (accipiter nisus). Lâcher l'épervier. Les personnes distinguées par leur naissance, hommes et femmes, portaient toujours un épervier sur le poing, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvres, t. IV, p. 238, dans POUGENS.
  • 2 Terme de pêche. Filet à prendre du poisson, ainsi dit parce qu'il prend le poisson comme l'épervier prend les oiseaux. Jeter l'épervier. Coup d'épervier.

    Nerfs de l'épervier, cordes qui servent à retenir ce filet en le lançant et à le serrer quand le poisson est pris.

  • 3 Terme de chirurgie. Bandage destiné à maintenir un appareil appliqué sur le nez.
  • 4 Fig. Usurier, homme âpre au profit, à la curée.

PROVERBES

C'est un mariage d'épervier où la femelle vaut mieux que le mâle, se dit d'un mariage où la femme est plus habile, plus agissante que le mari ; parce que, dans les éperviers, les faucons, et, en général, les oiseaux de proie, la femelle est plus grosse et plus forte que le mâle.

On ne saurait faire d'une buse un épervier, c'est-à-dire on ne saurait faire d'un sot un habile homme.

REMARQUE

On disait encore très communément, au XVIIe siècle, éprevier : L'éprevier se couvre de plumes, étendant ses ailes vers le midi, Sacy, Bible, Job, XXXIX, 26.

HISTORIQUE

XIe s. Plus est isnels qu'esprever ne aronde [hirondelle], Ch. de Rol. CXV.

XIIe s. E Richarz d'Ivecestre fu l'un des mesagiers, Qui al rei Henris ert [était] ses privez conseilliers… E al rei Loewis porta dous [deux] espreviers, Th. le mart. 53.

XIIIe s. Là veïssiez les troi si fierement aidier, Aussi come l'aloe fuit devant l'esprevier, Vont li Ture après aus [eus], nes [ne les] osent aprochier, Ch. d'Ant. VII, 83.

XIVe s. Les plus fors espreviers font leurs aires sur bas arbres, Ménagier, III, 5. Au lier et au deslier te tien saisy de l'esprevier, ib. III, 2.

XVIe s. Que l'heur des armes estoit journalier, qu'ils ne vouloient se condamner à une pareille mort, comme ils meriteroient en se rendant esparviers de bourreau, ou valets de gens en robe longue, D'Aubigné, Hist. II, 275.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. esparvier ; espagn. esparabel ; ital. sparviere, sparaviere ; du germanique : ancien haut-allem. sparvari, épervier ; allem. Sperber ; rattaché au goth. sparva, moineau ; allem. Sperling ; angl. sparrow, même sens, les noms d'animaux permutant souvent de l'un à l'autre. Les étymologistes y admettent un radical spar, lancer, sanscr. sphar, se mouvoir, en grec σπαίρειν, s'agiter.