« argot », définition dans le dictionnaire Littré

argot

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

argot [1]

(ar-go) s. m.
  • 1Langage particulier aux vagabonds, aux mendiants, aux voleurs, et intelligible pour eux seuls.
  • 2 Par extension, phraséologie particulière, plus ou moins technique, plus ou moins riche, plus ou moins pittoresque, dont se servent entre eux les gens exerçant le même art et la même profession. L'argot des coulisses.
  • 3 Par analogie. Il n'y a pas un paysan qui ne dise que Bonaparte vit et qu'il reviendra ; c'est entre eux une espèce d'argot, de mot convenu pour narguer le gouvernement, Courier, II, 268.

ÉTYMOLOGIE

Origine fort obscure. La langue des voleurs a été appelée gergo en italien, et jargon en France. Argot, qui ne figure dans le Dictionnaire de l'Académie qu'à partir de 1740, paraît être né vers le commencement du XVIIe siècle. S'il avoit bien seu nostre argot, Vers du XVIIe siècle, cité par FR. MICHEL, Introduction, p. VI. Le jargon ou langage de l'argot reformé imprimé en 1634. Mais à propos d'argot, dit alors Limousin, Ne m'apprendrez-vous pas, vous qui parlez latin, D'où cette belle langue a pris son origine ? Grandval, Poëme de Cartouche, ch. X, p. 74. … je veux, en un mot, Employer comme il faut le plus sublime argot, ID. ib. Furetière le dérive d'argos, parce que la plus grande partie de ce langage est composée de mots tirés du grec. Le Duchat l'a tiré de Ragot, capitaine des Gueux, dans les Propos rustiques de Noël du Fail. D'autres ont dit que c'était une corruption de l'italien gergo. Dans ces difficultés, on pourrait proposer l'ancien français argu, querelle, arguer, quereller, argoter, argoteuz ; wallon, ârgoté, rusé, malin : mots qui se rattachent sans doute au latin argutari, disputer, lequel vient d'arguere (voy. ARGUER). Arguche, qui s'est dit aussi pour argot, ressemble beaucoup à arguce, ancienne forme d'argutie (voy. ce mot).