« chancelier », définition dans le dictionnaire Littré

chancelier

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chancelier

(chan-se-lié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel l's se lie : les chan-se-lié-z et les magistrats) s. m.
  • 1Avant la Révolution, premier officier de la couronne en ce qui regarde la justice, chef de tous les conseils du roi, et garde du sceau royal. On ne dépossédait point un chancelier, on lui donnait quelquefois un garde des sceaux. Le chancelier de France était président-né du grand conseil. La charge de chancelier vaqua, et toute la France la destinait à un ministre si zélé pour la justice, Bossuet, le Tell. Les chanceliers n'étaient pas nobles par leur charge, ils avaient besoin de lettres d'anoblissement, Voltaire, Lett. Damilaville, 13 févr. 1763.

    Celui qui gardait les sceaux des princes de la maison royale. Le chancelier de la reine, de Monsieur.

  • 2Celui qui, dans certains consulats, a la garde du sceau et la tenue des registres.
  • 3Celui qui administre les biens d'un corps, d'un ordre militaire. Le grand chancelier de la Légion d'honneur.

    Les ordres de Malte, du Saint-Esprit, de St-Lazare avaient leurs chanceliers.

  • 4Chancelier de l'Académie française, celui qui gardait le sceau, et qui aujourd'hui remplit les fonctions de président en l'absence du directeur.
  • 5Dans l'ancienne Université, il y avait deux chanceliers, celui qui était établi dans la cathédrale, et appartenait au corps du chapitre ; de là venait que les bonnets et les degrés de docteurs en théologie étaient pris au logis de l'évêque ; et celui qui était pour les actes et appartenait à Ste-Geneviève.

    Il y a eu aussi pendant longtemps dans l'Université moderne un chancelier qui délivrait les diplômes.

  • 6En parlant de chanoines, l'ecclésiastique qui a les sceaux du chapitre.
  • 7Chancelier de l'échiquier, un des juges de la cour de l'échiquier ou des finances d'Angleterre.
  • 8Chancelier de justice, le chef de la justice dans certains États d'Allemagne.

HISTORIQUE

XIIe s. Ne volt uncore pas li reis à tant suffrir ; Ains volt de lui, ço dit, ses acuntes oïr, Quant sis chanceliers fu, de quanque ot à baillir, Th. le mart. 33.

XIIIe s. À itant ont laissié ceste raison ester, Son canceler a fait Corbarans apeler, Qui li devoit ses chartres et ses briés saeler, Ch. d'Ant. VII, 133.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. cancelier, chancellier ; catal. caceller ; anc. espagn. canceller, canciller ; espagn. mod. cancelario ; portug. chanceller, cancellario ; ital. cancelliere ; de cancellarius, huissier d'un tribunal, scribe, greffier, ainsi dit de ce qu'il se tenait ad cancellos (voy. CANCEL), aux barreaux qui séparaient les juges de l'assistance.