« drille », définition dans le dictionnaire Littré

drille

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

drille [1]

(dri-ll', ll mouillées, et non dri-ye) s. m.
  • 1Fantassin, soldat à pied. Il ne se disait guère que par raillerie. Inusité en ce sens. Nul de tous ces affiquets Dont on pare nos drilles… Cela se faisait-il du temps De Jean de Vert ? Chanson du XVIIe dans FR. MICHEL, argot. Non, je veux, ma fille, Éprouver ce drille, l'École des amours grivois, 1754, SC. 1, dans FR. MICHEL. Se peut-il qu'une honnête fille… En franche servante s'habille ? C'est pour l'amour de quelque drille, ib. sc. 5. Le luxe et la bonne chère avaient corrompu nos armées, surtout en Flandre ; des haltes froides n'y étaient plus que pour des drilles, Saint-Simon, 210, 83.
  • 2Aujourd'hui et familièrement. Un vieux drille, un soldat qui a vieilli dans le service ; et, figurément, un homme qui a vieilli dans la ruse, dans les mauvaises affaires, dans le libertinage.

    Un bon drille, un bon compagnon. Je suis vraiment un bon drille, Vadé, Nicaise, SC. 7.

    Un pauvre drille, un pauvre diable. On trouva qu'il ne valait rien [le raisonnement du chien] ; On vous sangla le pauvre drille [chien], La Fontaine, Fabl. XI, 3.

ÉTYMOLOGIE

Ménage et, à sa suite, M. Fr. Michel le tirent de soudard par l'intermédiaire de soudrille ; mais on ne voit pas comment l'apocope de sou aurait pu se faire. Diez le tire de l'ancien haut-allemand drigil, garçon, serviteur, ce qui, concordant bien pour le sens et la forme, paraît être la vraie étymologie. L'anglais a to drill, et l'allemand drillen, enseigner l'exercice à un soldat.