« goupillon », définition dans le dictionnaire Littré

goupillon

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

goupillon

(gou-pi-llon, ll mouillées, et non gou-pi-yon) s. m.
  • 1Petit bâton au bout duquel il y a des soies de cochon, et qui sert à l'église pour prendre de l'eau bénite, et pour la répandre sur les objets qu'on bénit, ou la présenter à quelqu'un. On met un goupillon aux pieds d'une bière. L'abbé de Grancey, premier aumônier de Monsieur, présenta au roi le goupillon, Saint-Simon, 94, 241. Les eaubénitiers seront marqués et contremarqués au corps, collet du pied et goupillon, Régl. des orf. 30 déc. 1679.

    Fig. Un goupillon, un reste de quelque grande cérémonie. Enfin me voilà… toute contente d'être en repos dans ma solitude ; j'ai eu tantôt encore un petit goupillon [des états de Bretagne] : c'est M. de Lavardin qui est demeuré à Vitré pour faire son entrée à Rennes, Sévigné, 9 sept. 1671.

    Fig. Donner à quelqu'un du goupillon, lui donner de l'eau bénite de cour.

  • 2Instrument destiné au même usage et consistant en une boule de métal creuse, percée de petits trous et portée au bout d'un manche.
  • 3 Terme d'arts. Sorte de brosse ayant de la ressemblance avec un goupillon de bois.

HISTORIQUE

XVe s. Item donne aux amans enfermes, à leurs chevetz, de pleurs et lermes Trestout fin plain ung benoistier, Et ung petit brin d'esglantier En tout temps verd, pour goupillon, Villon, G. testam. Un benoist d'estain, avec le gippellon, Bullet. du biblioph. mai 1863, p. 233.

ÉTYMOLOGIE

Goupil, renard (voy. GOUPIL) ; le goupillon ayant été d'abord une queue de renard, ou étant assimilé à une queue de renard ; norm. vipillon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GOUPILLON. - HIST. Ajoutez :

XVIe s. On s'arrosoit avec une sorte d'aspergès ou guipillon presque semblable aux nostres, Vigenere, Traduction de Tite-Live, t. II, Annotations, col. 1215.

REMARQUE

Ajoutez : Un petit goupillon, dans l'exemple de Mme de Sévigné, est expliqué par un petit reste. Cela n'est pas suffisant ; un goupillon y est une chose désagréable, une corvée. Boire le goupillon était dans le XVIIe siècle une sorte de punition infligée aux buveurs, et qui paraît avoir consisté à leur faire boire jusqu'à la dernière goutte de la bouteille en accompagnant cette opération de quelque violence, Ch. Nisard, Parisianismes, 1876, p. 28. On l'auroit bien envoyé paistre Qui n'eust fait péter le salpestre, Et si, sa santé se beuvant [du parlement], On n'eust fait pouf ! auparavant ; Par l'advis du conseil de guerre, Ou plustost du conseil de verre, On auroit beu le goupillon, le Burlesque On de ce temps, IIIe part. p. 5, Paris, 1648.