« graal », définition dans le dictionnaire Littré

graal

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

graal (saint)

(sin-gra-al) s. m.
  • Vase prodigieusement célèbre au moyen âge, dans lequel Jésus fit la cène, qui servit à Joseph d'Arimathie à recueillir le sang qui coulait des plaies du Christ, et qui, après avoir fait des miracles en Terre Sainte, à Rome et selon d'autres dans la Grande-Bretagne, semblait perdu lorsque, dans le sac de la ville de Césarée, en 1102, il fut retrouvé, devint le partage des Génois et, pendant plusieurs siècles, fut montré aux fidèles dans l'église cathédrale de Gênes sous le nom de sacro catino, DE LABORDE, Émaux, p. 333. Transporté à Paris, à l'époque des guerres et conquêtes de notre révolution, on examina le graal et on démontra sans difficulté qu'il n'était pas taillé dans une gigantesque émeraude, mais fait de verre, coloré d'un beau vert, et la forme qu'en donne la planche alors publiée, fait croire qu'il est d'origine antique, ID. ib.

    Terme de littérature du moyen âge. Cycle du Saint Graal, ensemble de quelques poëmes du moyen âge, dont le sujet est la recherche du Saint Graal par le roi Arthur.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et queu [quelle] sera la renommée Do [du] vaissel qui tant vous agrée ? Dites nous, comment l'apele on, Quant on le nomme par son nom ? Petrus respont : N'ou quier [je ne le veux] celer ; Qui à droit le vourra nummer, Par droit graal l'apelera ; Car nus le graal ne verra, Ce croi-je, qu'il ne li agrée, St Graal, v. 2653. Toutes les escueles et les greaus, en que il [le sénéchal] aura servi le cors du roy dou premier mès, doivent estre soues [siennes], Du Cange, grasala.

XVe s. Comme icelle femme eust appareillé un grasal ou jatte plain de prunes pour porter à mangier à ung leur porc…, Du Cange, ib.

XVIe s. Plats trancheurs et grazals d'estain, et autres fournitures et utencilles necessaires pour bien et honestement estre servis dans leurs refections, Du Cange, grazala. [La cathédrale de Gênes] où fut par les chanoines de là après la messe monstré le riche vaisseau smaragdin, c'est à sçavoir le precieux plat au quel nostre seigneur Jésus-Christ mangea avec ses apostres le jour de la cene ; et est celuy plat qu'on appelle le saint graal, le quel, selon dire commun de Gennes, fut là apporté par les Genevois l'an mille cent un, et fut pris en la sainte cité de Hierusalem en la maniere que vous orrez, Jean D'Auton, Ann. de Louis XII, p. 112, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. grasal, grazal, grazaus ; anc. catal. gresal ; anc. espagn. grial ; bas-latin, gradalis, gradalus, sorte de vase. Origine inconnue. Diez demande si l'étymologie ne serait pas le latin crater, coupe, pour lequel on a dit cratus, et d'où serait provenue une forme dérivée cratale, cratiale.