« imboire », définition dans le dictionnaire Littré

imboire

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imboire

(in-boi-r'), j'imbois, nous imbuvons, vous imbuvez, ils imboivent ; j'imbuvais ; j'imbus ; j'imboirai ; j'imboirais ; imbois, imbuvons, imbuvez, qu'ils imboivent ; que j'imboive, que nous imbuvions, que vous imbuviez, qu'ils imboivent ; que j'imbusse ; imbuvant, imbu v. a.
  • 1Humecter de. Imboire un corps d'un liquide.

    Fig. On l'a imbu de ce principe. On les a toutes imbues de cette doctrine.

    Se pénétrer de. Ce peuple a imbu les mœurs de ses conquérants.

  • 2S'imboire, v. réfl. Devenir imbu. Celui qui vous parle est un solitaire qui, vivant peu avec les hommes, a moins d'occasions de s'imboire de leurs préjugés, Rousseau, Ém. II.

HISTORIQUE

XIIIe s. Dont pareut il si deceüs Et de vostre amour embeüs Que de joie à vos piés cherra [choira], Fl. et Bl. V. 2177.

XVIe s. Je retracte pourtant les chansons qui feront Scandale aux scrupuleux ; et que, sans les redire, Un chacun les censure et bannisse de Vire, …mais elles ont dejà imbue la patrie, J. le Houx, 41. Des hommes abbruvez et imbus de cette superstition, Montaigne, II, 346. Il faut qu'il imboive leurs humeurs, non qu'il apprenne leurs preceptes, et qu'il oublie hardiment, s'il veut, d'où il les tient, mais qu'il se les sache approprier, Montaigne, I, 35.

ÉTYMOLOGIE

En, et boire. On a dit que imbu venait non de imboire, mais du latin imbutus, pénétré, imbu ; il est fort possible qu'il y ait eu confusion entre imbu, de imboire, et imbutus ; mais il est certain qu'au XIIIe siècle la confusion n'était pas faite, et embeü vient de emboire, non de imbutus.