« punais », définition dans le dictionnaire Littré

punais

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

punais, aise

(pu-nê, nê-z') adj.
  • Qui sent mauvais.

    Particulièrement. Qui rend par le nez une odeur infecte. Il [le fils du Régent] avait toujours été nigaud, bigot, maniaque et souffreteux, brèche-dent, caliborgnon, punais, Decourchamp, Souv. de la marq. de Créquy, t. III, ch. 5.

    Substantivement, au masculin. C'est un punais.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mes li siecles est si mavès, Si mesdisant et si pugnès, Qu'il tesmoingne ce qu'il ne voit, Et blasme ce que loer doit, Ren. 9852. Filz à putain, vilain punès, Fet Renart, qu'alez vos disant ? ib. 5174. Il fu fils d'une vielle irese [hérétique], Si ot la langue moult punese [mauvaise], Et moult poignant, et moult amere, la Rose, 3528.

XVIe s. Punais, maladie ainsi appellée, à cause que les malades ont une haleine qui put comme punaises, Paré, Introd. XX. Quand tels utenciles sont punais et moisis, les vins…, De Serres, 202. La femme de Hieron, qui ne sentoit pas son mary punais, estimant que ce feust une qualité commune à touts hommes, Montaigne, III, 345.

ÉTYMOLOGIE

Picard, punasse ; provenç. putnais ; piémont. punas. On reconnaît, à l'aide du provençal, dans ce mot le radical put de putere, puer ; et en conséquence on le ramène à une forme fictive putnacem, comme pugnax, de pugnare. La finale nais ne se rapporte pas à nasus, nez ; car punais signifie non puant du nez, sens particulier et récent, mais puant en général. Punais est dans le Renard le nom du putois.