« affidé », définition dans le dictionnaire Littré

affidé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

affidé, ée

(a-fi-dé, dée) adj.
  • 1En qui on a confiance ; sur qui l'on compte. Favori de Philippe et si affidé à Alexandre que…, Vaugelas, Q. C. 383. S'il plaisait à S. M. d'envoyer nombre de gens de bien affidés dans les provinces, pour en faire une visite exacte jusqu'aux coins les plus reculés et les moins fréquentés, Vauban, Dîme, p. 165. Ne voyant point revenir une servante qui lui était allée querir une sage-femme affidée, elle s'était sauvée heureusement, Scarron, Rom. com. ch. 13.
  • 2Substantiv. C'est un de ses affidés. Aposter quelqu'un de ses affidés.

    Il se place toujours après son substantif Un homme affidé ; une femme affidée.

HISTORIQUE

XIIe s. Quatre anz i fu li ber, qui en Deu sul s'afie, Th. le Mart. 98. Sire Rolant, vous m'aviez afiée [fiancée], Roncisv. p. 175.

XIIIe s. Vous disiez que afiée Estoit la pais et bien jurée, Ren. 1781. Ensemble trestuit trois s'alient, Et s'entrejurent et affient Qu'à lor pooir s'entraideront, la Rose, 15318. C'est li rois souverains en cui du tout [je] m'afie, Berte, 59.

XVe s. Il s'affioit tant en sa puissance et prosperité et grandeur…, Froissart, I, I, 248. Et non pourtant, soit ou sens ou folie, Je m'y actens [attends], et en luy je m'afie, Orléans, Ball. 12. J'en suyz grandement scandalizé, je vous affie, et ne m'en peux pas taire, Rabelais, Pant. III, 22. Charles de Blois lui depescha des personnes affidées, Mém. s. du G. ch. 10.

ÉTYMOLOGIE

Ital. affidato ; d'affidare. Affidé est un mot tiré de l'italien au XVIe s. et qui a dépossédé le mot véritablement français, qui est afié, du verbe afier ; provenç. afiar, afidar, afizar ; anc. espagn. afiar ; ital. affidare ; de à et fides (voy. FOI).