« blasonner », définition dans le dictionnaire Littré

blasonner

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blasonner

(bla-zo-né) v. a.
  • 1Expliquer le blason ou les parties des armes d'une maison ou d'une province en termes propres et suivant l'art.

    Expliquer le sens des symboles, de l'émail, des figures du blason.

  • 2 Fig. et familièrement, médire, blâmer, critiquer. On l'a blasonné à la cour et à la ville. Ainsi l'ont dit les malins huguenots, Qui du papisme ont blasonné l'histoire, Voltaire, Mule du pape.
  • 3Se blasonner, v. réfl. Être expliqué suivant le blason. Les armes de France se blasonnaient ainsi : trois fleurs de lis d'or en champ d'azur, deux en chef et une en pointe.

HISTORIQUE

XVe s. Luy remontrant le droit qu'il avoit en ce beau royaume de Naples, qu'il luy sçavoit bien blasonner et louer, Commines, VII, 2. Par sainte Marie la belle, Je l'ay armé et blasonné, Si qu'il le m'a presque donné, Patelin. Mademoiselle, dit-il, vous blasonnez très bien mes armes ; je ne sais qui vous meut, car je ne vous ai pas fait deloyauté que je sache, Louis XI, Nouv. XXX. Les vertus ne doivent estre celées ne esteintes, mais en commune audience publiquement blasonnées, Louis XI, ib. XXXIV.

XVIe s. De moy mesdit par tout injustement, Et me blasonne, Marot, I, 379. Onc ne voulut Charicles luy donner Dix escus seuls, pour ne le blasonner D'estre l'aisné des enfans de sa mere, Amyot, Nicias, 7. Je vous recommande par testament que vous ne laissiez point perdre les vieux mots et que vous les défendiez contre ces marauds qui ne tiennent pas elegant ce qui n'est point ecorché du latin et de l'italien, et qui aiment mieux dire collauder, contemner, blasonner, que louer, mepriser, blasmer, D'Aubigné, Préface des Tragiques.

ÉTYMOLOGIE

Blason ; ital. blasonare. On voit que d'Aubigné blâme blasonner, au sens de dire du mal (ou du bien), comme un mot nouveau tiré de langues étrangères. Il se trompait en cela, et le mot est beaucoup plus ancien qu'il ne croyait.