« castille », définition dans le dictionnaire Littré

castille

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castille

(ka-sti-ll', ll mouillées, et non ka-stiye) s. f.
  • 1Autrefois combat dans une lice. Il faut ranger dans cette espèce [de jeux] les joutes, les castilles, les pas d'armes, Chateaubriand, Amér. 81.
  • 2Aujourd'hui, terme familier qui se dit pour querelle, démêlé de peu d'importance. Chercher castille. Ils sont toujours en castille. Le soleil, en se levant, vit notre castille, et fut témoin comme elle me jeta un pot à la tête, Francion, liv. VII, p. 266. Avecque nous, si l'almanach ne ment, Les Castillans n'auront plus de castille ; Même au printemps, on doit de leur séjour Nous envoyer avec certaine fille [la reine Marie-Thérèse] Les jeux, les ris, les grâces et l'amour, La Fontaine, Poésies mêlées, XI.

HISTORIQUE

XVe s. Le roy s'en vint à Montferrant, Et puis fit faire une bastille, Auprès de Lormont accourant Pour à Bourdeaux faire castille, Martial de Paris, Vigiles de Charles VII, t. II, p. 151, dans LACURNE. Vous savez que le chevalier au daulphin et moy eusmes castille ensemble, Perceforest, t. III, f° 142, dans LACURNE. À la rescousse des deux chevaliers fut grosse la castille et grande, tant de l'une partie comme de l'autre, ib. t. IV, f° 82. Si vous requiers que vous me laissez paisible, ou, par la morbieu ! je vous livrerai castille, Louis XI, Nouv. XXIII. Robin Paumier et icellui Thierry eurent grosse castille ensemble, Du Cange, catillare.

XVIe s. Je prends noise ou castille, Palsgrave, p. 757.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. castillo, petit château, de castellum (voy. CHÂTEAU) ; il désignait, dans les anciens tournois, des imitations de châteaux, de tours, etc. qu'on attaquait, et de là il a été conservé pour débat, querelle. Dans le XVIe siècle, on avait le verbe se castiller et l'adjectif castilleux.