« dimanche », définition dans le dictionnaire Littré

dimanche

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dimanche

(di-man-ch') s. m.
  • 1Le premier jour de la semaine, celui qui est consacré aux exercices de dévotion chez les chrétiens. Le premier dimanche du mois. Observer, sanctifier le dimanche. Mère Jeanne avec ses habits de dimanche, c'est la plus aimable femme de village que j'aie jamais vue, Sévigné, 141.

    Brave comme un dimanche [très bien paré], Hist. du Théâtre fr. t. VIII, p. 184, dans LACURNE.

    Fig. Jour de fête, de plaisir. Grâce à l'or de mon jeune amant, Là tous mes jours sont des dimanches, Béranger, Cinq étages.

    Le dimanche gras, celui qui précède le mercredi des Cendres.

    Dimanche se dit quelquefois pour un temps à venir indéterminé, surtout en parlant à celui qui fait actuellement ce qu'on ne lui demande pas et qu'il n'a pas le temps de faire. Tu éternueras dimanche [Bartholo parlant à un domestique qui éternuait sans cesse], Beaumarchais, Barbier, II, 7.

    Air de dimanche, air de fête, de gaieté. Il y a un petit air de dimanche gras répandu sur cette lettre, qui la rend d'un goût nonpareil, Sévigné, 125.

  • 2 Terme de marine. Palan portatif.

    Le plus petit des palans dont on fait usage dans les grands bâtiments.

    PROVERBE

    Tel qui rit vendredi dimanche pleurera, Racine, Plaid. I, 1.

HISTORIQUE

XIIe s. Là le truevent li mès [messagers] à jour de diemaine, Sax. XX.

XIIIe s. Adonc assembla tous li pueples de Venise à un diemenche qu'il fu moult grans feste de saint Marc, Villehardouin, XXXIX. Tout droit un diemenche, ainsi com je l'enten, Berte, IX. C'iert [c'étoit] diemanche par matin, Ren. 8901. Ce fu une dimence que l'os [armée] fu estormie, Dont oïssiés mil grailes soner à la bondie ; Crestiien et paien chascuns s'enseigne escrie, Ch. d'Ant. I, 422. Donc devez vous croire fermement touz les articles de la foy, lesquiex les apostres tesmoingnent aussi comme vous oez chanter au dymanche en la credo, Joinville, 198.

XVIe s. Naquit un dimanche ou feste, Qui n'aime que besogne faite, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 97.

ÉTYMOLOGIE

Génev. une dimanche ; bourguig. dimainche ; provenç. dimange, dimergue, ditzmergue ; anc. catal. digmenge ; espagn. et portug. domingo ; ital. domenica. L'italien, l'espagnol et le portugais viennent du latin dominica ou dominicus, sous-entendu dies, jour du Seigneur, dominus ; voy. DOM. Le français est pour didemaine ou di-demenche, jour dominical, contracté en diemenche, de quatre syllabes. Il est masculin ou féminin suivant qu'on fit, comme en latin, dies masculin ou féminin. Demaine vient de l'adjectif fictif dominius, et demenche de dominicus.