« malle », définition dans le dictionnaire Littré

malle

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

malle

(ma-l') s. f.
  • 1Sorte de coffre de bois, ou de cuir, ou de toile, dont on se sert en voyage pour le transport de ses effets.

    Faire sa malle, mettre, ranger dans sa malle les effets qu'on veut emporter en voyage.

    Par extension. Faire ses malles, se préparer à partir. Madame, faites vos malles ; j'ai eu la maladresse de laisser apercevoir à Philippe que j'en savais plus que lui, Diderot, Princ. de polit. 125.

    Défaire sa malle, en tirer les effets qu'elle contient. Je reviens à la joie que j'eus de recevoir vos deux lettres dans un même paquet, de la main crottée de ce postillon ; je vis défaire la petite malle devant moi, Sévigné, 104.

  • 2Malle-poste, ou, simplement, malle, voiture par laquelle l'administration des postes envoie les lettres aux bureaux d'administration et dans laquelle on reçoit quelques voyageurs. Mais la postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse est vendue au hasard, …Et va porter la malle ou tirer la charrue, Boileau, Sat. V.

    Courrier de la malle, préposé de l'administration des postes chargé d'accompagner les lettres.

    Malle se dit aussi de tout autre mode de transport des lettres. La malle de l'Inde est arrivée à Marseille.

  • 3Sorte de panier, dans lequel les petits merciers portent leurs marchandises.

    Fig. Il porte toujours sa malle, se dit d'un bossu ; mauvaise plaisanterie tirée des colporteurs qui ont leur malle sur leur dos.

    Fig. Trousser en malle, enlever par surprise et promptement (locution vieillie et qui signifie trousser et emporter à la façon d'une malle). Il trouva de la vaisselle d'argent dans une chambre et la troussa en malle. C'est pourquoi j'eus grand peur qu'on me troussât en malle, Régnier, Sat. X.

    On dit qu'un homme a été troussé en malle, lorsqu'une maladie l'a emporté rapidement (locution vieillie).

  • 4Valise que les courriers et les postillons ont derrière eux, et dans laquelle ils portent les lettres.

HISTORIQUE

XIIIe s. Uns escuiers as degrés de la sale Est descendus, si destrousse sa male, Romancero, p. 46. N'i ot sommiers à coffres ne dras troussés en male, Berte, XXII.

XIVe s. Ce sunt les parties Richart d'Arragon, coffrier : delivré à Regnaudin le Bourguignon, vallet de chambre de la royne, douze malles, c'est assavoir deux pour le lit de la royne, deux pour porter ses materaz, six pour la garderobbe et deux pour damoyselles, 40 sols pour piece vallent 24 livres, De Laborde, Émaux, p. 378.

XVe s. Le mardi tout le jour ordonnerent ils [les Anglais] leurs besognes, et entendirent à leurs chevaux faire referrer et à emplir leurs malles, Froissart, II, II, 215.

XVIe s. Laverdin, aiant mangé en faisant la besogne, trousse en malle son prisonnier, D'Aubigné, Hist. III, 175. Quatre ou cinq gentilshommes se jetterent par commandement sur leur malle [dos], qui leur donnerent tant de coups de baston…, Carloix, II, 18. Ce vaillant prince d'Aumale, Pour avoir fort bien couru, Quoy qu'il ait perdu sa male, N'a pas la mort encouru, Sat. Mén. édit. LABITTE, p. 25.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, male ; provenç. espag. et port. mala ; bas-lat. mala ; du germanique : anc. haut allem. malaha, malha, sacoche ; angl. mail ; holl. maal. Le celtique a aussi ce mot : bas-bret. mal ; gaél. mala.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MALLE. Ajoutez : - REM. Faut-il écrire des malles-poste ou des malles-postes ? Il est certain qu'une malle-poste est une malle de la poste ; par conséquent il est bien préférable de mettre poste au singulier : des malles-poste.