« raviser », définition dans le dictionnaire Littré

raviser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

raviser (se)

(ra-vi-zé) v. réfl.
  • Changer d'avis. S'il abuse si fort, il faut qu'il se ravise, Tristan, Mort de Chrispe, IV, 2. Vous avez beau vous raviser, il n'est plus temps, Massillon, Carême, Tiéd. 2. Est-ce qu'il est d'un être parfait de se raviser ? Diderot, Nouv. pens. phil. 65.

    PROVERBE

    Un bon Picard ne se dédit pas, il se ravise.

    Il s'est ravisé en mangeant sa soupe, se dit quand quelqu'un s'est dédit d'une chose qu'il avait promise.

HISTORIQUE

XIIe s. Quant les ot fait molt bien aparillier, Li uns des deus le prist à raviser, Raoul de C. 276. Je vueil veoir ton vis et ton semblant, Que plusor home se vont bien resenblant, Et de parler sont auques [quelque peu] ravisant [ressemblants], Bat. d'Aleschans, v. 4309.

XIIIe s. Mais Melion a regardé En mi la sale ravisa Celui qui sa fame emmena, Lai de Melion.

XIVe s. Voiremont, disiez-vous, legier est à prover, Que dames tout tantost se voelent raviser, Baud. de Sed. V. 760.

XVe s. Aucune fois se ravisoit ; car honneur et loyauté lui défendoit de mettre son cœur en tel fausseté, Froissart, I, I, 168.

XVIe s. Se radviser et se corriger, ce sont qualitez rares, Montaigne, I, 168. Il fut r'avisé qu'il ne falloit pas sortir d'avec les confederez, ni revenir au service du roi les mains vuides, D'Aubigné, Hist. II, 267.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et aviser ; picard, raviser quelqu'un, le regarder de plus près ; wallon, ravisé, ressembler, sens qui se trouve dans l'historique.