« saveur », définition dans le dictionnaire Littré

saveur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

saveur

(sa-veur) s. f.
  • Qualité qui est perçue par le sens du goût. Les sels fixes, les soufres, les huiles, dissous et atténués par quelque liquide, principalement par la salive, sont la cause matérielle des saveurs, Bonnet, Ess. psychol. 23. Toutes les fois qu'on servira un mets d'une saveur distinguée et bien connue, on observera attentivement les convives, et on notera comme indignes tous ceux dont la physionomie n'exprimera pas le ravissement, Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Médit. XII.

    Cela n'a ni goût ni saveur, se dit d'un mets insipide.

    Fig. Il n'y a là ni goût ni saveur, se dit d'une composition littéraire dépourvue de charme et d'agrément.

HISTORIQUE

XIIe s. Et joie a povre savor, Qui en tel lieu est gastée, Couci, I.

XIIIe s. En aventure de lui prendre Me mis por ce que jel vi tendre, Jaunet et de bone savor, Ren. 7237. Car encor ai ou cuer enclose La douce savor de la rose, la Rose, 3788.

XIVe s. À ce qu'elle [la langue] face devision entre les savours et les represente au commun sens, H. de Mondeville, f° 19. Le pigeon est chaude viande à l'esprevier qui vole, car la saveur luy en demeure longuement, Ménagier, III, 2.

XVe s. En l'eau n'y a saveur ; prendrai-je pour breuvage Ce qui n'a point de goust ?…, Basselin, II.

XVIe s. La saveur mesme et delicatesse se treuve, à nostre goust mesme, excellente, à l'envi des nostres, en divers fruicts de ces contrées là [Amérique], sans culture, Montaigne, I, 234.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. sabor ; ital. sapore ; du lat. saporem, de sapere, avoir du goût (voy. SAVOIR).