« savoir.2 », définition dans le dictionnaire Littré

savoir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

savoir [2]

(sa-voir) s. m.
  • usité seulement au singulier. Connaissance acquise par l'étude, par l'expérience. Et ce qu'ont fait pour vous mon savoir et ma main M'a fait un ennemi de tout le genre humain, Corneille, Médée, III, 3. Laissez dire les sots : le savoir a son prix, La Fontaine, Fabl. VIII, 19. On s'y fait [à la cour] une manière d'esprit qui, sans comparaison, juge plus finement des choses que tout le savoir enrouillé des pédants, Molière, Critique, sc. 7. Ils ont voulu dire que Valdo était un homme de savoir, Bossuet, Var. 11. Que lui manquait-il pour un si glorieux, mais si difficile ministère [gouverneur du Dauphin] ? du savoir ? il avait acquis par ses lectures continuelles des habitudes dans tous les pays et dans tous les siècles, Fléchier, Duc de Mont. M. Dacier n'étant pas seulement un homme de grande érudition et d'une critique très fine, mais d'une politesse d'autant plus estimable qu'elle accompagne rarement un grand savoir, Boileau, Longin, Subl. Préf. Le savoir fait partie du mérite personnel ; il mène souvent à la fortune, et est toujours d'une grande ressource dans l'adversité, Dumarsais, Œuv. t. I, p. 267. Les hommes, abrutis par leur vain savoir, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et leur cœur à celle de la nature, Rousseau, Lett. à d'Alemb. Le savoir que l'auteur [Dumarsais] y a répandu, la précision des règles et la justesse des applications, ont fait regarder avec raison cette partie de l'Encyclopédie comme une des mieux traitées, D'Alembert, Éloges, Dumarsais. N'étant pas encore aguerri contre les incertitudes du savoir, ma peur avait été celle d'un enfant qui se trouve pour la première fois dans les ténèbres, Barthélemy, Anach. ch. 28. C'est à dater de la mort de Louis XV que le véritable savoir gastronomique et, par conséquent, la science du cuisinier s'en sont allés dégringolant, Decourchamp, Souvenirs de la marquise de Créquy, t. IV, ch. 6.

    Demi-savoir, savoir incomplet en étendue ou en profondeur.

HISTORIQUE

IXe s. In quant Deus savir et podir me dunat, Serment.

XIe s. Li amiralz est mult de grant saveir, Ch. de Rol. CCXXXVIII.

XIIe s. Car j'i met tout, cuer et cors et desir, Sens et savoir…, Couci, XI. L'arcevesque Thomas, qui mult out grant saveir, Th. le Mart. 51.

XIIIe s. Fai je savoir ou folie, Qui me tien en la baillie D'amours… ? Ms. de poésies fr. avant 1300, t. IV, p. 1413, dans LACURNE. N'ai pas creü la voix, si n'ai pas fait savoir, Fabliaux, Jubinal, t. I, p. 129.

XVe s. Fleurs portent odeur et sentence [senteur], Et savoir vient d'estudier, Orléans, Rondeau. Il est à croire que le sçavoir amende plus tost ung homme que l'empirer, Commines, V, 18.

XVIe s. Demetrius, personnage renommé pour son eminent sçavoir, Amyot, Préf. XVII, 45. Mais quiconque a le sçavoir, Celuy doit l'honneur avoir, Ronsard, 380. Mieulx vault sçavoir que grand avoir, R. Estienne, Gramm. p. 126, dans LACURNE. Quelque sçavoir que soit en l'homme, s'il n'a de l'argent, on s'en mocque, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Savoir 1 ; provenç. espagn. et portug. saber ; ital. sapere.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SAVOIR. - REM.

2. En exemple de : je sai, Ajoutez : Des crimes si légers furent mes coups d'essai ; Il faut bien autrement montrer ce que je sai, Corneille, Médée, I, 4.