« signet », définition dans le dictionnaire Littré

signet

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

signet

(si-nè ; le t ne se lie pas ; au pluriel l's se lie : des si-nè-z effilés ; signets rime avec traits, paix, succès, etc. On remarquera ici comment l'usage a conservé l'ancienne prononciation qui s'est perdue dans signe et signer) s. m.
  • 1Petits rubans ou filets liés ensemble, et tenant à un bouton, qu'on met au haut d'un missel, etc. pour marquer les endroits qu'on veut retrouver aisément. Je disais autrefois de feu M. de Rennes, qu'il marquait les feuillets de son bréviaire avec des tranches de jambon : votre Valence ne mépriserait pas cette manière de signet, Sévigné, 577.
  • 2Petits rubans que les relieurs attachent à la tranchefile du haut d'un livre, pour servir à y marquer un endroit. Il [la Baumelle] les fit parvenir [des vers imputés à Voltaire] à Mme de Pompadour elle-même, avec un signet qui marquait la page où elle était insultée, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 20 sept. 1769.
  • 3Dans le moyen âge, le signet était le plus souvent un anneau qu'on portait à son doigt, et avec lequel on scellait les affaires courantes.

    Nom donné aux signatures authentiques dont les notaires s'engageaient à faire usage au bas de leurs actes, et qui étaient historiées. Signets parlants.

  • 4Sceau de Salomon, plante.

HISTORIQUE

XIIIe s. C'est le sinet du roy saint Loys [inscription de la bague de Louis IX, gravée en caractères du XIIIe siècle à l'époque de la canonisation du saint roi], De Laborde, Emaux, p. 500.

XIVe s. Donné à Nantes sous notre signet de secret, Du Cange, signetum. Quant aulcun porte les armes [armoiries], ou le signet d'aultruy, le Songe du vergier, I, 147. Heures couvertes de brouderie et fretées de perles à un signeau d'un rubi et de deux grosses perles, De Laborde, Émaux, p. 499. Le signet du roi, qui est de la teste d'un roy, sans barbe, et est d'un fin ruby d'orient, et est celuy de quoy le roy scelle les lettres qu'il escrit de sa main, De Laborde, ib. p. 500. Je vous pri, beaux doux sires, qu'ensemble nous comptons ; Et, s'à souldre vous ai, nous vous le renderons, Ou soubz notre signet [seing] le vous assignerons, Guesclin. 10855.

XVe s. J'ay depuis veu ung signet [cachet] à Millan que mainteffois avoye veu pendu à son pourpoint [au duc de Bourgogne] qui estoit ung anneau…, Commines, V, 9. L'on doit avoir un petit scel ou signet qui sera tout propre et perpetuel à signer tous les actes ou memoriaulx, Ordonn. nov. 1483.

XVIe s. Ce larron ayant fait son apprentissage à Romme de contrefaire les escritures et les signets, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 157, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Dimin. de signe ; provenç. signet, seing ; ital. segnetto.