« truffe », définition dans le dictionnaire Littré

truffe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

truffe

(tru-f') s. f.
  • 1 Terme de botanique. Genre de la famille des champignons.
  • 2Champignon souterrain, charnu, compacte, dont les spores sont renfermées dans l'épaisseur du tissu charnu et germent lors de la destruction de celui-ci, pour la reproduction de l'espèce ; il a beaucoup de parfum et est un mets très recherché. Truffe noire. Truffe blanche. Les truffes du Périgord sont les plus estimées. Une dinde aux truffes. La truffe, cette plante si bien déguisée qui naît, croît et fructifie dans la terre, sans jamais en sortir, ne présente qu'une tête arrondie où l'on ne découvre aucun des caractères par lesquels les plantes nous sont connues, Bonnet, Contempl. nat. III, 7. Presque tout le monde en a été attaqué, successivement [du rhume], de façon qu'à l'opéra, au lieu d'offrir des liqueurs fraîches et des truffes comme à l'ordinaire, le limonadier offre et vend de la pâte de guimauve, Barbier, Journal, fév. 1733. Les cochons recherchent les truffes avec passion, lorsqu'ils en ont une fois goûté ; ils les indiquent donc en fouillant la terre, Genlis, Maison rust. t. III, p. 252, dans POUGENS. Quand on veut garder des truffes pour l'hiver, on doit les faire sécher au four, après les avoir coupées par tranches, Genlis, ib. Un sauté de truffes est un plat dont la maîtresse de la maison se réserve de faire les honneurs ; bref, la truffe est le diamant de la cuisine, Brillat-Savarin, Physiol. du goût, Médit. VI.
  • 3 Populairement. Truffe de savetier, marron.
  • 4Truffe d'eau, tribule aquatique ou macre flottante.
  • 5 Populairement. Truffe, gros nez bourgeonné.

    PROVERBE

    Quand il tonne, on dit dans certaines campagnes : Voilà un bon temps pour les truffes.

HISTORIQUE

XVIe s. Il trouva la relique ployée dans la serviette comme on enveloppe les truffles en Xaintonge, D'Aubigné, Faen. IV, 11. Marrons, truffes, porreaux…, Paré, XVIII, 43. Cet arbuste, dit cartoufle, porte fruict de mesme nom, semblable à truffes, De Serres, 563. Trufle, la macre et la trufe, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Berry, truffe, pomme de terre ; bourguig. treufe ; provenç. trufa. à côté de cette forme, il y a celles qui n'ont pas d'r : génev. tufelle, pomme de terre. Il y a aussi celles qui commencent par tar : truffes ou tartufles, dans un livre français de 1505 cité par Lamonnoye ; ital. tartuffo ; milanais, tartuffol ; vénit. tartufola ; d'où l'allem. Kartoffel. Le préfixe tar est, suivant Ménage, le représentant du latin terra : terrae tuber. Tout se réduit donc à deux formes essentielles : l'une avec r, l'autre sans r. La forme sans r se rattache très vraisemblablement au latin tuber, ou, au pluriel, tubera, pris au singulier féminin. Maintenant la forme avec r représenterait-elle aussi tubera avec interversion de l'r, comme flestre, du latin fistula ? L'ancienne langue avait truffe ou trufle au sens de tromperie ; Diez pense que c'est le même mot que l'autre truffe, une petite production ayant donné son nom à une chose de néant, chose trompeuse.