« amiral », définition dans le dictionnaire Littré

amiral

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amiral

(a-mi-ral) s. m.
  • 1Chef suprême des forces navales. Les amiraux. Calmez-vous, amiral ; vous, Guise, respectez Un vieillard, ma puissance et la foi des traités, Chénier M. J. Charles IX, IV, 4.
  • 2Il s'est dit aussi de l'officier qui commandait une flotte, quoiqu'il n'eût pas la charge d'amiral.
  • 3Aujourd'hui titre du grade le plus élevé dans la marine militaire.
  • 4 Adj. Le vaisseau amiral, le vaisseau d'une flotte monté par un amiral. L'incendie, attaquant la frégate amirale, Déroule autour des mâts son ardente spirale, Hugo, Orient. 5.
  • 5Dans un port, le vaisseau amiral ou simplement l'amiral, le vaisseau sur lequel se font les inspections, siégent les conseils de guerre, et s'exécutent les jugements qu'ils prononcent.
  • 6Amiral ou grand amiral, la quatrième dignité de l'ordre de Malte.
  • 7Nom d'une coquille univalve fort jolie, des côtes de la mer des Indes.

HISTORIQUE

XIe s. Les amirafles et les filz as conturs [comtes], Ch. de Rol. LXVI. Si la tramist [l'espée] li amiralz de Primes, ib. LXXV.

XIIe s. Que li [Marsile] tramist un amiral [emir] cortois, Ronc. p. 5. Irez à l'amirant, ib. p. 13. Li amirauz [émir] de cui nos fiefs tenons, ib. p. 117. Seignor baron, dit-il, nobile chevalier, Estes ci assemblé, amirant et princier, Sax. VI. Jà Loeys ne lor sera aidans, Ne empereres, ne rois, ne amirans, Raoul de C. 154.

XIIIe s. Si i fu li soudans de Coigne… et cius de Halappe, où li boin chevalier sont de paienie, et moult d'autre soudant et amirant, et s'accorderent tous que…, Chr. de Rains, 90.

XIVe s. Y avoit une table qui de vertu ot tant, Que nulz homs ne pooit, ne roy ne amirant, Aporter nul venin qui tant fu mal faisant, Guesclin. 9110.

XVe s. [Ceux de Karentan] sentoient sur mer l'admirault de France et l'admiral d'Espaigne avec lui gisant à l'ancre, Froissart, II, II, 27.

XVIe s. Les galeres venoient tirer à bout touchant l'esquipage de ce vis-amiral, qui s'estonna moins que l'amiral, D'Aubigné, Hist. II, 302.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. amirau, amirar, amiralh, amiratz ; espagn. almirante ; ital. almiraglio, ammiraglio ; bas-lat. admiralius, almiragius, meral dans une chronique de 1190, amirarius, amiratus, amurati, amirandus, amiræus ; bas-grec ἀμὴρ et ἀμηρᾶς. On fait venir ce mot de l'arabe amir al bahr, commandant de la mer. Le mot bahr s'étant perdu, il vaut mieux y voir seulement le mot émir (voy. ce mot) pourvu de finales très différentes, entre lesquelles le français moderne a adopté al.