« annuler », définition dans le dictionnaire Littré

annuler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

annuler

(a-nnu-lé) v. a.
  • 1Rendre nul. L'adultère n'annulait pas le sacrement du mariage, Voltaire, Mœurs, 55.
  • 2Annuler quelqu'un, lui ôter toute action, toute influence.

    S'annuler, v. réfl. Devenir nul.

SYNONYME

ANNULER, INFIRMER, CASSER, RÉVOQUER. Mettre hors d'usage ce qui a autorité. Annuler est le plus général ; il signifie rendre nul sans rien spécifier de plus, ni quant à ce qui annule, ni quant à ce qui est annulé. Révoquer exprime que la même autorité qui avait octroyé la chose la retire : L'édit de Nantes, accordé par Henri IV, révoqué par Louis XIV. Casser indique une autorité supérieure qui annule l'acte d'une autorité inférieure. La Cour de cassation casse en dernier ressort les arrêts ou jugements. Infirmer appartient, en jurisprudence, à un tribunal supérieur qui défait l'arrêt d'un tribunal subalterne, et, dans le langage général, est une expression adoucie de casser.

HISTORIQUE

XIVe s. Puisque les vices sont consommés et confermez ou endurcis, c'est fort de les destruire ou adnuller et oster, Oresme, Eth. 74. Sa felicité en est comme honie et anullée, Oresme, ib. 20. La juridiction des eschevins blecie et li droiz du roy adnullez, Ord. des Rois, t. VII, p. 545.

XVIe s. Si on cassoit et annulloit generalement tout ce qui auroit esté fait soubs son authorité, il seroit force que l'on annulast aussi tout ce que luy avoit manié en Cypre, Amyot, C. d'Ut. 53.

ÉTYMOLOGIE

Ad, à, et nullus, nul (voy. NUL) ; provenç. annullar, anullar, anulhar ; espagn. anular ; ital. annullare. C'est le d de ad qui, étymologiquement, a fait doubler l'n dans ce mot et dans les autres semblables.