« comte », définition dans le dictionnaire Littré

comte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

comte

(kon-t') s. m.
  • 1Nom de certains dignitaires des derniers temps de l'empire romain et du bas-empire. Comte du sacré palais.

    Spécialement, commandant militaire.

  • 2Dans les États fondés par les barbares, fonctionnaire gouvernant une division du territoire sous l'autorité du roi. Un comte franc. Charlemagne convoquait aux assemblées les évêques et les comtes. Les rois… S'endormaient sur le trône, et, me servant sans honte, Laissaient le sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte, Boileau, Lutr. II.

    Sous le régime féodal, souverain d'une seigneurie du premier degré.

  • 3Titre de noblesse, qui désigne le dignitaire d'un rang au-dessus des barons. Quand Napoléon 1er rétablit la noblesse, il créa des comtes et non des marquis ; la Restauration rétablit le titre de marquis qui fut d'un rang plus élevé que le comte, bien que jadis il n'eût pas cette valeur. Le comte de Tufière est-il ici, mon cœur ? - Oui, monsieur, le voici. - Cher comte, serviteur, Destouches, le Glorieux, II, 14.

HISTORIQUE

XIe s. E se alquens, u quens, u provost, mesfeïst, Lois de Guill. 2. Il en apelet et ses dux et ses cuntes, Ch. de Rol. II. Et de Gascoigne li preuz quens Acelins, ib. XI.

XIIe s. Li cons Rollans, Ronc. p. 9. Deux de vos contes, ib. p. 10. Li uns fut dux, li autres cuens puissant, ib. p. 163. Li cuens de Blois devroit bien mercier Force d'amors qui lui donna amie, Couci, XX. [Il mandera] Et le conte Richard où Normandie apent, Sax. XX. Quant li cuens les y sut, moult lui fu bel et bon, ib. XXII.

XIIIe s. Cil dui conte estoient cousin germain et neveu le roi de France et neveu le roi d'Engleterre, Villehardouin, II. Et par la grace de Dieu si advint que li quens Thiebaus de Champaigne et de Brie prist la crois, Villehardouin, IV. Que tout li grant seigneur, li conte et li marquis, Berte, V. Li quens les heberja mout honorablement, ib. IX. Femme au duc de Sassoigne, qui ert [était] quens et marquis, ib. XX. Duc est la premiere dignité, et puis contes, et puis vicontes, et puis barons, et puis chastelains, Liv. de just. 67.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. coms, comte ; catal. compte ; espagn. conde ; ital. conte ; du latin comitem, compagnon, puis titre de dignité dans l'empire romain et dans la féodalité. L'ancien français quens, cuens ou cons et le provençal coms sont le nominatif et viennent de comes ; comte est le régime et vient de comitem ; au pluriel nominatif li comte, au régime les comtes, viennent de comites (toutes ces formes étant déterminées par l'accent latin qui reste toujours sur la première syllabe).