« décence », définition dans le dictionnaire Littré

décence

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

décence

(dé-san-s') s. f.
  • 1Honnêteté qu'on doit garder dans les actions, les discours, les habits, la contenance, etc. et dont la règle est prise non seulement des préceptes de la morale, mais encore de l'âge, de la condition, du caractère dont on est, du temps et du lieu où l'on se trouve, des personnes avec lesquelles on vit. La décence, dont on fut redevable principalement aux femmes qui rassemblèrent la société chez elles, rendit les esprits plus agréables, et la lecture les rendit à la longue plus solides, Voltaire, Louis XIV, 29.

    Décence oratoire, accord de la contenance, des gestes et de la voix de l'orateur avec la nature de son discours, dans le genre tempéré.

  • 2Honnêteté dans le langage, les manières, en ce qui concerne la pudeur. Il a une grande décence dans ses expressions et dans son extérieur.
  • 3Façon convenable. Il voulait que tous les curés eussent un nombre de quarante écus suffisant pour les faire vivre avec décence, Voltaire, l'Homme aux 40 écus, Impôts payés à l'étranger.

SYNONYME

DÉCENCE, BIENSÉANCE, CONVENANCE. La décence désigne ce qui est honorable ; la bienséance, ce qui sied bien ; la convenance, ce qui convient. Quand on pèche contre la décence, on commet une action qui mérite un blâme moral ; quand on pèche contre la bienséance ou la convenance, on commet une action qui mérite un blâme moins grave et qui ne porte pas sur la moralité. La distinction entre la bienséance et la convenance est plus subtile ; pourtant elle est indiquée par l'étymologie. Bienséance dit plus que convenance ; s'il est bienséant de faire une chose, cela implique qu'il est convenable de la faire ; mais s'il est convenable de faire une chose, cela n'implique pas qu'elle soit bienséante ; il y a dans bienséant le mot bien qui n'est pas dans convenable. Les convenances n'exigent pas tout ce qu'exigent les bienséances. Une femme est habillée avec décence quand elle l'est sans immodestie ; avec bienséance, lorsqu'elle l'est comme l'exige la circonstance où elle doit figurer ; avec convenance, lorsqu'il n'y a rien qui choque dans son habillement.

HISTORIQUE

XVIe s. Je me contente de gemir sans brailler, non pourtant que je me mette en peine pour maintenir cette decence exterieure, Montaigne, dans le Dict. de DOCHEZ. Utile decence, si elle pouvait interdire à Dieu la descouverte de nos vices, Montaigne, III, 374.

ÉTYMOLOGIE

Décent.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉCENCE. Ajoutez :

Au pluriel : Elles [les mœurs] exigent des décences et pardonnent des vices, Duclos, Mœurs, 4.