« détordre », définition dans le dictionnaire Littré
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détordre
- 1Défaire ce qui était tordu. Détordez ce linge pour l'étendre.
- 2Se détordre le pied, le poignet, s'y donner une foulure. Cet emploi dans lequel détordre a un sens ancien, qu'on trouvera à l'historique, celui de tordre, a vieilli.
- 3Se détordre, v. réfl. Cesser d'être tordu. Ce fil se détord.
Fig.
Combien j'avais été insensé de me détordre moi-même pour redresser les autres !
Bernardin de Saint-Pierre, Pr. à l'Arcadie.
HISTORIQUE
XIe s. Il duist sa barbe et detuerst [tord] son grenon
, Ch. de Rol. LX.
XIIe s. Andeux ses poins [ses deux poings] va li rois detordant
, Ronc. p. 151.
XIIIe s. Ses très beles mains blanches mout souvent [elle] detordoit
, Berte, XXVIII. Quant li paysan l'oï, si detorst ses puis [poings], et deschira ses cheviaus, et demena le plus grant duel du monde
, Chron. de Rains, 237. Molt [elles] aloient afoibloiant ; Adiès [sans cesse] detorgoient lor mains
, Lai d'Ignaurès. Avarice qui tant est orde, Volenté ai que m'en destorde,
Fabliaux mss. f° 203, dans LACURNE. Brandist la hanste, detort le confenon
, Gerard de Vienne, dans RAYNOUARD. Ne vous i puis adroit tenir, Tant me faites et tors et ganches De bras, de trumiaus et de hanches, Et tant vous alés detortant
, la Rose, 8899. Cil prendrent les flors ; ses emportent ; Si sont cargié, que tot detordent
, Fl. et Bl. 2314.
XVe s. Son très ennuyé pere detord ses mains et dessire ses cheveux
, Louis XI, Nouv. II.
XVIe s. À fin de reduire les muscles qui peuvent avoir esté destors de leur deue situation naturelle
, Paré, XIII, 20. Il me fauldra estre aveugle formé, avant que je sente la decadence et vieillesse de ma veue ; tant les parques destordent artificiellement nostre vie !
Montaigne, IV, 292.
ÉTYMOLOGIE
Dé… préfixe, et tordre ; Berry, detorser ; provenç. destorser ; espagn. destorcer ; ital. distorcere. Destordre, dans l'ancien français, a très souvent le sens de tordre, et alors dé… a le sens augmentatif.