« dépiquer », définition dans le dictionnaire Littré

dépiquer

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dépiquer [1]

(dé-pi-ké) v. a.
  • 1Défaire les piqûres faites à une étoffe.
  • 2 Terme de jardinage. Enlever un jeune plant qu'on a fait venir de graine et qu'on va planter, repiquer ailleurs.
  • 3 Fig. et familièrement, dissiper la pique, l'humeur, le mécontentement qu'une chose donne à quelqu'un. Ce gain-là me dépique de toutes mes pertes, Voiture, Lett. 99.
  • 4Se dépiquer, v. réfl. Cesser d'être fâché. Je me suis dépiqué avec le roi de Prusse, qui est beaucoup plus régulier [à écrire] que lui [le maréchal de Richelieu], Voltaire, Lett. Mme de Graffigny, 22 mars 1758.

    Se dédommager, se venger. Rebuté de ne pouvoir prendre avec les jésuites, Fénelon se tourna aux jansénistes pour se dépiquer, par l'esprit et par la réputation qu'il se flattait de tirer d'eux, de la fortune qui l'avait méprisé, Saint-Simon, 31, 105. Philippe le Bel, pour se dépiquer, chassa tous les Juifs du royaume et s'empara de leur argent, Voltaire, Mœurs, 65. C'est à quoi [jouer la comédie] nous avons passé notre hiver, pour nous dépiquer du malheur de nos armées, Voltaire, Lett. Voisenon, mars 1758. Et en vérité, un homme qui a le malheur d'avoir lu la cosmologie de Christian Wolf, a besoin de la vôtre pour se dépiquer, Voltaire, Lett. Maupertuis, 10 août 1741.

REMARQUE

Se dépiquer, cesser d'être fâché ; mot fort à la mode présentement à la cour, DE CAILLIÈRES, 1690.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il m'ont atorné malement, Il m'ont tot depiqué le dos, Ren. 4261. Tu qui si m'en mors et depiques…, la Rose, 7145.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et piquer. Dépiquer, dans l'ancien français, signifiait piquer fortement.