« faucon », définition dans le dictionnaire Littré

faucon

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

faucon

(fô-kon) s. m.
  • 1Oiseau de proie de l'ordre des rapaces. Si tu voyais mettre à la broche Tous les jours autant de faucons Que j'y vois mettre de chapons, Tu ne me ferais pas un semblable reproche, La Fontaine, Fabl. VIII, 21. On connaît l'histoire du faucon de Henri II, qui, s'étant emporté après une canepetière à Fontainebleau, fut pris le lendemain à Malte, et reconnu à l'anneau qu'il portait, Buffon, Ois. t. I, p. 44, dans POUGENS.

    Le faucon pèlerin ou faucon commun, dit vulgairement faucon. On prend tous les ans des faucons pèlerins au mois de septembre, à leur passage dans les îles ou sur les falaises de la mer, Buffon, Oiseaux, t. II, p. 25, dans POUGENS.

    Le faucon ésalon, connu sous le nom vulgaire d'émerillon, nom réservé pour la femelle par certains auteurs qui appellent rochier le mâle.

    Terme de fauconnerie. Le faucon niais, celui qui a été pris, tout petit, au nid. Le faucon sor, celui qui n'a point encore perdu son premier plumage. Le faucon antenaire, celui qui est pris au printemps, avant la mue. Le faucon hagard, celui qui n'est plus sor quand on le prend et qui a mué. Le faucon tagerot ou tagarot, celui qui vient du côté de l'Égypte. Le faucon tataret ou tatarot, celui qui vient de la Tartarie et qu'on appelle de haute maille.

  • 2Espèce de petit canon, qui avait trois pouces de diamètre et dont le boulet pesait une livre.

HISTORIQUE

XIe s. Plus est isnels [rapide] que nen est uns falcuns, Ch. de Rol. CXVII.

XIIe s. Faucons mués pour aler rivoier, Ronc. p. 2.

XIIIe s. Or soit cascuns [chacun] de nous faucons, et nostre adversaire soient bruhiers [oiseau de proie vivant de vermine], H. de Valenciennes, V. Trestot aussi qu'on a besoing, Le faucon a mis sor son poing…, Ren. 25908. Quant no barons les voient, laissent corre à bandon, Ensement com li faus vole après le coulon, Ch. d'Ant. II, 815.

XVIe s. Ils ont prins en plusieurs villes de Friole tout plein de providateurs de Venise, et ont gaigné deux canons et quinze faucons [pièces d'artillerie], Lett. de Louis XII en 1511, t. III, p. 40, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. falc, falco ; espagn. halcon ; ital. falcone. Dans le provençal, falc est le nominatif du latin falco, et falco le régime de falcónem. La même distinction existe dans le français : li faus, au nominatif, et le falcon au régime ; mais elle y est compromise de très bonne heure. On rattache le latin falco, faucon, au latin falx, faux, à cause des ongles recourbés en faucille, ou à cause des ailes étendues qui ont la forme d'une faux.