« goulée », définition dans le dictionnaire Littré

goulée

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

goulée

(gou-lée) s. f.
  • 1 Terme populaire. Grosse bouchée. Ce maudit animal vient prendre sa goulée, Matin et soir, dit-il, et des piéges se rit, La Fontaine, Fabl. IV, 4.

    N'en faire qu'une goulée, manger très avidement quelque chose.

  • 2Quartier de terre, capable de nourrir une bouche. Chaque paysan possède ce que nous appelons sa goulée de benace, un ou deux arpents de terre en huit ou dix morceaux, Courier, Lett. VI.

    PROVERBE

    Brebis qui bêle perd sa goulée, celui qui parle beaucoup à table mange peu ; et fig. en parlant beaucoup on perd le temps d'agir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Qui vos dona congié dou dire Tel goulée et tel estoutie, Quant apelas de felonie Si haut baron com est Renart ? Ren. 19449.

XIVe s. Et donne matiere de parler aux jangleurs qui au matin et au soir en tiennent leurs esbatemens et leurs goulées de moqueries, Le Chev. de la Tour, Instr. à ses filles, f° 75, dans LACURNE.

XVe s. Elle choisit un compaignon dont elle ne peut finer [jouir], sinon à grand peur et à la goulée [à la dérobée], Les 15 joyes de mariage, p. 69.

ÉTYMOLOGIE

Goule, aujourd'hui gueule ; génev. golée ; provenç. golada.