« gredin », définition dans le dictionnaire Littré

gredin

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gredin, ine [1]

(gre-din, di-n') s. m. et f.
  • 1Mendiant, mendiante (vieilli en ce sens). Des gredins du Parnasse ont dit que je vends mes ouvrages ; ces malheureux cherchent à penser pour vivre, et moi je n'ai vécu que pour penser, Voltaire, Lett. Panckoucke, 13 févr. 1769. C'était un bon temps pour les gredins que celui de Chapelain, à qui la maison de Longueville donnait douze mille livres tournois annuellement pour sa Pucelle, Voltaire, Lett. d'Argental, 7 mars 1760. Pour toute armée une trentaine de gredins montant la garde avec un parasol de peur du soleil, Voltaire, la Princ. de Babyl. IX. Pythagore fut renversé par une multitude de gredins et de gredines qui couraient en criant : c'est bien fait, Voltaire, Avent. indienne.
  • 2 Fig. Une personne qui ne mérite aucune considération, qui est sans bien et sans bonnes qualités. J'ai souvent traité de gredins, De séditieux, de badins, Les vents dont vous craignez l'haleine, Scarron, Virg. v. Il semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que, pour être imprimés et reliés en veau, Les voilà, dans l'État, d'importantes personnes, Molière, F. sav. IV, 3. Çà, que prétendez-vous ? - De la gloire. - Gredin, Sais-tu bien que cent rois la briguèrent en vain ? Voltaire, les Cabales, satire. À quoi servirait-il d'avoir tant d'honnêtes gens dans le ministère si les gredins triomphent encore ? D'Alembert, Lett. à Volt. 28 août 1775. Si vous voulez faire à ces gredins l'honneur de leur répondre, attendez ma demi-feuille de Naples, Courier, Lett. I, 384.

HISTORIQUE

XVIe s. Gredin, Oudin, Curios. fr.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. guerdin ; lorrain, gordin ; du germanique : anc. scand. grâd, faim ; goth. grêdus ; angl. greed. Comp. l'ital. gretto, avarice, qui vient du moyen haut all. grit, avidité.