« groin », définition dans le dictionnaire Littré

groin

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

groin

(grou-in) s. m.
  • 1Museau de cochon. Assurément [Grillus, métamorphosé en cochon] vous n'avez pas la taille belle ; un gros corps couché vers la terre ; de petits yeux à peine entr'ouverts, un groin horrible, une physionomie très désavantageuse, Fénelon, Dial. des morts anc. dial. 6.
  • 2 Par extension, laid visage que l'on compare à un groin de cochon. Je raserai le gros visage Et le groin De monseigneur de Grimaudin Dans son château du Gaillardin, Dancourt, Vacances, divertissement.

REMARQUE

Groin a toujours été monosyllabe dans l'ancienne langue comme cela convenait, venant de grunn-ire ; aujourd'hui il est de deux syllabes. Quel animal immonde allonge son groin ? De Piis, dans le Dict. de DOCHEZ.

HISTORIQUE

XIIe s. Bous [colliers] d'or en gruing de porc…, Th. le mart. 71.

XIIIe s. L'autre panier a assailli, Son groig i mist, n'a pas failli Qu'il n'en traisist fors des anguilles, Ren. 844. Il cuide estre de la mort loing, Mès ele li est près del groing, ib. 16198. Contre Adonis [le sanglier] escout la teste, Ses dens en l'aine li flati, Son groing estort, mort l'abati, la Rose, 15954.

XIVe s. Et fay tout ainsi com le groing Du pourcel qui partout se boute, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 23. Groing de Caux [le promontoire de Caux], Du Cange, grouinum.

XVIe s. Pieds de bœuf, groins et oreilles de porc, Paré, XIII, 29. Les autres se portent pour ennemis de leurs espoux, les quels elles servent de groin [grognement], de chagrin et de reproches, Cholières, Contes, f° 214, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Grogner ; bourguig. groignô ; provenç. groing, grong, et au fém. groingna ; ital. grugno.