« justicier.2 », définition dans le dictionnaire Littré

justicier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

justicier [2]

(ju-sti-sié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des ju-sti-sié-z inflexibles) s. m.
  • 1Celui qui aime à rendre, à faire justice. Nous avons une tragi-comédie espagnole, où Pierre, que nous appelons le cruel, n'est jamais appelé que le justicier, titre que lui donna toujours Philippe II, Voltaire, D. Pèdre, Disc. hist. crit.
  • 2Celui qui a droit de justice en quelque lieu. Entre seigneurs hauts justiciers, on est obligé à certains devoirs l'un envers l'autre, Dancourt, Vacances, sc. 10. Le parlement de Dijon s'est avisé de faire pendre, ou à peu près, un pauvre diable de Suisse, pour me faire payer la procédure, en qualité de haut justicier ; je suis tout ébahi d'être haut justicier, et de faire pendre des Suisses en mon nom, Voltaire, Lett. d'Argental, 7 mars 1760.

    Adj. Il en était seigneur justicier.

  • 3Titre que portait le président des états d'Aragon. Ferdinand le Catholique n'avait pu en Aragon détruire l'autorité du justicier, qui se croyait en droit de juger les rois, Voltaire, Mœurs, 131.

HISTORIQUE

XIIe s. De Jofroi de Paris [ils] firent lor justisier, Por maintenir la guerre et por eus enforcier, Sax. IV. [Richard] Qui al rei Henri ert [était] ses privez conseilliers, E de tute la terre e mestre e justiciers, Th. le mart. 53.

XIIIe s. Et fu bons justiciers et regna longtemps comme bons rois, Chr. de Rains, 86.

XVIe s. Prince regretté des vrais chrestiens, ami de paix, ennemi des cruautés, prudent, justicier et vigilant, D'Aubigné, Hist. I, 249. Nous tiendrons la main aux officiers et justiciers establis par sa majesté ès villes et ressorts de leurs juridictions, D'Aubigné, ib. II, 226.

ÉTYMOLOGIE

Justice ; provenç. justicier ; espagn. justiciero ; ital. giustiziere. L'ancienne langue avait aussi justiciere, justiceor, représentant un latin fictif justiciator, justiciatorem.