« justification », définition dans le dictionnaire Littré

justification

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

justification

(ju-sti-fi-ka-sion ; en vers, de six syllabes) s. f.
  • 1Action de justifier quelqu'un, ou de se justifier. La justification de mes actes, de ma conduite. Ce qui est plaisant, c'est qu'il [M. d'Hacqueville] a eu tort en cette occasion ; et, comme il a gagé d'être parfait, il n'a point osé pousser la justification avec moi, et se veut racquitter auprès de vous en disant que j'ai eu tort, Sévigné, 7 juin 1671. Une justification si évidente ne fut point reçue du cardinal, son ennemi personnel, Voltaire, Mœurs, 176.
  • 2Ce par quoi l'on justifie, l'on prouve. La justification d'un fait.
  • 3 Terme de théologie. Rétablissement d'un pécheur dans la grâce. En quelque manière qu'il faille prendre la justification, soit, comme la prennent les luthériens, pour la non-imputation du péché et l'imputation de la justice de Jésus-Christ qui a satisfait pour nous, soit pour l'infusion de sa grâce fortifiante, qui, en emportant le péché, rende en même temps l'âme sainte et agréable à Dieu, nous sommes d'accord qu'en quelque manière qu'on la prenne, elle est purement gratuite, Bossuet, Réfl. sur l'écrit de Molanus, I. Au jour terrible des vengeances… je serai votre défense et votre justification, et vous ma gloire et ma couronne, Massillon, Carême, Fausse conf.
  • 4 Terme d'imprimerie. La longueur des lignes. Si mon œil se porte au delà de la justification du livre et tombe sur la marge, Buffon, Suppl. à l'hist. natur. Œuv. t. XI, p. 168, dans POUGENS.

    Terme de fondeur de caractères. Action de comparer une lettre nouvellement fondue avec la lettre matrice.

SYNONYME

JUSTIFICATION, APOLOGIE. La justification justifie, c'est-à-dire efface l'inculpation. L'apologie ne fait que défendre. L'apologie peut conduire à la justification ; mais elle n'est pas la justification.

HISTORIQUE

XIIe s. À guarder tes justificaciums, sire Deux, Liber psalm. p. 182.

XIVe s. Par ce appert par quelles justifications un homme doye estre dit juste, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. La confession de nos pechez est nostre vraye justification, Calvin, Inst. 571. Toutefois encore rendoit Titus quelque raison et justification de ce faict, disant…, Amyot, Flam. 27.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. justification ; espagn. justificacion ; ital. giustificazione ; du lat. justificationem, de justificare, justifier.