« kyrielle », définition dans le dictionnaire Littré

kyrielle

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kyrielle

(ki-ri-è-l') s. f.
  • 1Litanie (sens propre et peu usité).
  • 2 Fig. Longue suite de choses qui ne finissent pas. Si le mari ne se fût fait connaître, Elle en allait enfiler beaucoup plus [de ses infidélités] ; Courte n'était, pour sûr, la kyrielle, La Fontaine, Mari conf. … Tout hors d'haleine il [Apollon] courait après elle [Daphné], Et lui contait pourtant la longue kyrielle Des rares qualités dont il était orné, Fontenelle, Sonnet.
  • 3Kyrielle ou rime kyrielle est aussi une ancienne pièce de poésie française formée de vers octosyllabes à rimes plates, divisée en petits couplets égaux et terminés par le même mot qui servait de refrain.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il n'est sequence n'alleluie, Bele note ne kyriele, Tant soit plaisans, ne tant soit bele, Que trop n'anuit, s'ele trop dure, Du Cange, kyrie eleyson. Lors commence une kyriele, Sa credo et sa miserele, Pater noster, sa letanie, Ren. 2639.

XVe s. Le quel prieur mist la main à son espée et la tira toute nue, en reynyant [reniant] Dieu et la kyrielle qu'il tueroit…, Du Cange, kyrieles. Le suppliant jura le vilain serment et dist ces paroles : en despit de la croix, de l'eaue benoiste et de toute la kisielle…, Du Cange, ib.

XVIe s. Kyrielle ou palinode est quand le vers final du premier couplet se repete à la fin des autres couplets, comme en la ballade ; et est bien seant aux chans lyriques et odes, dont se dit palinodes, Boissière, Poétique, p. 258, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Ce mot provient de la litanie commençant par K'urie ἐλέησον, parce que, après, vient nombre de saints (voy. KYRIÉ).