« muette.2 », définition dans le dictionnaire Littré

muette

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

muette [2]

(mu-è-t') s. f.
  • Maison bâtie dans les parcs où l'on tient des relais de chasse, où sont les chenils, les équipages, et où logent les officiers de vénerie, les piqueurs, etc.

    Lieu auprès de Paris, dans le bois de Boulogne, qui servait de rendez-vous de chasse.

    Terme de chasse. Se dit du gîte où le lièvre a fait ses petits.

HISTORIQUE

XVe s. Eulx estant à la muette du chastel, tirerent deux viretons…, Du Cange, mueta.

ÉTYMOLOGIE

Des étymologistes ont dit : « De mue s'est formé le nom de muette, qu'on donne aux maisons des capitaineries et des juridictions de chasse ; parce qu'on y apporte ordinairement les mues des cerfs, c'est-à-dire les têtes qu'ils ont posées et qu'on trouve dans les bois. » Mais rien ne justifie cette étymologie ; ce mot est l'ancienne orthographe de meute (voy. ce mot) comme on le voit par ces exemples-ci : Je suis obligé d'aller demain à la Meute faire ma cour, Lettre du duc de Richelieu (le correspondant de Voltaire), dans Journ. des Débats, 19 févr. 1863. Au bois de Boulogne, à la Meutte, ce 23 déc. 1743, Corresp. de Louis XV et de Noailles, t. II, p. 69. Le jour de l'expérience a été indiqué la semaine dernière au bois de Boulogne, au château de la Meute, Bachaumont, 30 oct. 1771, édit. de 1780. À cette époque on savait par la tradition que ce mot, bien que écrit muette, se prononçait meute ; puis cela s'oublia, et l'on prononça muette, suivant l'écriture. C'est à Génin, Récréat. philol. I, 66, que revient le mérite du redressement de cette étymologie.