« pédantesque », définition dans le dictionnaire Littré

pédantesque

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pédantesque

(pé-dan-tè-sk') adj.
  • Qui tient du pédant, qui sent le pédant. Ronsard… Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque, Boileau, Art p. I. Je vous citerais cent exemples de formes de la jalousie pédantesque, Voltaire, Dict. phil. Quisquis. Je vous envoie l'antiquité à bâtons rompus ; je ne sais si le fatras des sottises mystérieuses des mortels vous plaira beaucoup ; vous êtes de bien bonne compagnie pour lire avec plaisir ces profondeurs pédantesques, Voltaire, Lett. d'Argental, 10 avril 1765.

    Formation pédantesque, se dit des mots français faits ou refaits sur le latin par les lettrés. De porticus, fragilis, rigidus… le peuple avait fait porche, frêle, roide, tous mots bien accentués et frappés au bon coin ; les pédants en firent portique, fragile, rigide, mots à accent faux… la formation pédantesque n'a d'ailleurs pour le linguiste qu'un bien mince intérêt ; quelle comparaison philologique tirer d'un calque servile, où le plus souvent la lettre finale diffère seule du latin ? Baudry, Rev. de l'instr. publ. 21 mai 1857.

    En termes d'art, il se dit des formes raides et sèches de certaines écoles. Nous t'avons tous aimée [la beauté idéale] à nos heures dantesques, Heures des Béatrix aux marches pédantesques, L. Pichat, Avant le jour, à Béatrix.

    Substantivement. Le pédantesque, ce qui sent l'affectation, où l'on fait étalage de science. Tomber dans le pédantesque.

HISTORIQUE

XVIe s. La recherche des phrases nouvelles et des mots peu cogneus vient d'une ambition puerile et pedantesque, Montaigne, I, 192. J'aime un parler non pedantesque, mais plustot soldatesque, Montaigne, I, 191.

ÉTYMOLOGIE

Ital. pedantesco (voy. PÉDANT).