« pélagien », définition dans le dictionnaire Littré

pélagien

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pélagien, gienne [1]

(pé-la-jiin, jiè-n') adj.
  • Conforme à la doctrine du moine Pélage. Quelle arrogance pélagienne pourrait se défendre contre ces paroles [de saint Augustin] ? Bossuet, Réfut. catéch. Ferry, I, II, 12. Sans la grâce je ne puis vaincre la tentation, c'est un article décidé contre l'erreur pélagienne, Bourdaloue, Carême, t. I, p. 198, Tentat.

    Substantivement. La grâce sera toujours dans le monde (et aussi la nature)… et ainsi il y aura toujours des pélagiens, et toujours des catholiques, et toujours combat, Pascal, Pens. XXIV, 12 ter. Les pélagiens, ne comprenant point cette vérité [que la nature est corrompue], ne pouvaient souffrir que l'on leur parlât de ce péché d'origine avec lequel nous naissons, et disaient que cela allait à l'outrage de la nature, qui est l'œuvre des mains de Dieu, Bossuet, 1er sermon, Pâques, 1.

    Semi-pélagiens, ou demi-pélagiens, hérétiques qui atténuaient le pélagianisme. Les mitigations de Mélanchthon les avaient menés [les luthériens] peu à peu, des excès de Luther contre le libre arbitre, à ceux des semi-pélagiens qui l'outraient et renversaient l'idée de la grâce, Bossuet, Dissert. sur Grotius, 1. Le même Père [saint Augustin], secondé de saint Prosper son disciple, ferma la bouche aux demi-pélagiens, qui attribuaient le commencement de la justification et de la foi aux seules forces du libre arbitre, Bossuet, Hist. I, 11.