« pastoureau », définition dans le dictionnaire Littré

pastoureau

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pastoureau, elle

(pa-stou-rô, rè-l' ; au XVIe siècle, Bèze remarque que l's ne se prononce pas dans pastoureau, et se prononce dans pastourelle) s. m. et f.
  • 1Petit berger, petite bergère. Si nous ne voyons plus, dans les jeux funéraires, Les fleurs s'entrelacer aux urnes cinéraires, La pastourelle encore en forme ses bouquets, Delille, Trois règnes, VI. Deshoulières m'endort aux chants des pastoureaux, Delille, Épît. à la duchesse Devonshire.
  • 2Les pastoureaux, villageois fanatiques qui se réunirent vers 1251 sous la conduite d'un moine de Cîteaux, nommé Jacob, se disant envoyé de Dieu pour délivrer Louis IX des fers des Sarrasins.

    Se dit aussi de certaines gens de la campagne qui se rassemblèrent en 1320, à l'effet de délivrer la terre sainte.

  • 3Pastourelle, sorte de poésie, au moyen âge.

HISTORIQUE

XIIe s. Respundi David : pasturel ai esté del fulc [troupeau] mun pere, Rois, p. 65. Biau sire Aliaumes, à cest giu [jeu] vous rapel ; Ne me tenrés huimais [vous ne me tiendrez désormais] por pastorel ; Que par la plaie vous saillent li boel [les boyaux], Raoul de C. 183.

XIIIe s. Ge sai contes, ge sai flableax [fabliaux], Ge sai conter beax diz noveax, Et serventois et pastorelles, Fabliaux, ms. de St-Germain, f° 70, dans LACURNE.

XIVe s. L'an mil deux cens cinquante et un, Cheminerent li pastourel, Qui à eus vanter s'atiroient Que S. Loys vengier iroient, Du Cange, pastorelli. Il avint l'an 1320, qu'il fut en France si grantment de pastoureaux et de menu gent, qui disoient qu'il vouloient aler en la sainte terre contre les Sarrazins, que ce fut merveille, Du Cange, ib. Pour conquerre la ville estoient moult isnel, Mais à che pont garder n'ierent point pastourel, Baud. de Seb. IX, 155.

XVIe s. Le grand dieu Pan avec ses pastoureaux, Marot, I, 166.

ÉTYMOLOGIE

Lat. pastorellus, diminutif de pastor, pasteur.