« pertuis », définition dans le dictionnaire Littré
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pertuis
- 1Trou, vide qu'on fait en perçant, forant.
Dans le pertuis mettant un long cornet
, La Fontaine, Herm. - 2Trou d'une filière.
Terme de serrurier. L'ouverture qui est au panneton d'une clef.
- 3Trou par où se perd l'eau d'un bassin, d'une fontaine, d'un réservoir.
- 4Ouverture pratiquée à une digue pour le passage des bateaux.
Ouverture par laquelle l'eau passe d'une écluse dans un coursier, pour faire mouvoir une roue.
- 5 Terme de géographie. Détroit resserré entre une île et la terre ferme, ou entre deux îles. Le pertuis de Maumusson.
Dans le Jura, passage d'un versant à l'autre.
- 6Nom donné sur la Seine aux rapides.
Au passage des pertuis (c'est ainsi qu'on appelle sur la Seine les rapides formés par les hauts-fonds), la navigation était quelquefois arrêtée pendant des jours entiers
, E. Grangez, Voies navigables de France, p. 627.Nom donné, dans une rivière navigable par éclusées, à un endroit resserré où l'on établit le barrage mobile de planches pour retenir l'eau.
HISTORIQUE
XIIe s. De tote vertut fait à guarnir li entreie del cuer, ke li aguaitant anemi ne la trespercent parmi lo pertuihs de le neglicie pense [pensée négligée]
, Job, p. 444.
XIIIe s. Moult a soris povre secors, Qui n'a c'ung partuis à refuge
, Ren. 13354. Levés tost sus, et si bouchiés Tous les partuis de ceste haie
, ib. 3703.
XVIe s. Le premier bonjour qu'eut son maistre, fut que son hilairet avoit fait un pertuis en l'eau [un trou à la lune], et au deçu de chacun avoit gagné pays
, Yver, 643. Les pores et petits pertuis invisibles de tout le corps
, Paré, XI, 15. À tel pertuis telle cheville
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Picard, pertuis, chas d'une aiguille ; Berry, partus, pertus ; bourguig. polu ; provenç. pertus, pertuis ; ital. pertuso, pertugio ; du lat. pertusus, participe de pertundere, percer, de per, et tundere, battre.