« serge », définition dans le dictionnaire Littré

serge

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serge

(sèr-j' ; Chifflet, Gramm. p. 182 : le peuple dit serge, mais la cour dit sarge) s. f.
  • Étoffe commune de laine qui est croisée. Que d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux bons jours seulement, Molière, Éc. des mar. I, 2. Serges de Meuse, ou demi-Londres qui se fabriquent à Sedan, Arrêt du Conseil, 8 avril 1718. Son logement était composé de trois pièces, dont la principale était meublée, tapisserie, lit et chaises, d'une serge violette ; vous eussiez cru entrer dans la chambre d'une dévote, Duclos, Œuvr. t. X, p. 40. Serges ou frocs, serges croisées, serges doubles trémières blanches ou grises, serges sur étaim blanches et grises de première qualité, serges drapées, serges croisées doubles à deux étains, Tableau annexé aux Lett. pat. du 22 juillet 1780.

    Il y a aussi des serges de soie, qui portent ce nom parce qu'elles sont travaillées et croisées comme la serge de laine.

HISTORIQUE

XIVe s. Six sarges rouges, Du Cange, sarga.

XVIe s. On aura à vil prix la serge, J'en tends que le bagage on charge, Marot, II, 155.

ÉTYMOLOGIE

Berry, sarge ; provenç. serga, sirgua ; catal. sarga ; espagn. sarga ; portug. sarja ; ital. sargia. Origine douteuse. Diez le tire du lat. serica, étoffe de soie, parce que la soie s'y mêlait à la laine. Souza le tire d'un mot arabe saraka. Le bas-latin offre comme synonyme de sarga les mots sarcile, sarcilus, sarcilis vestis ; ce qui conduirait au lat. sarcire, faire les habits, qui aurait pris un sens particulier.