« sycophante », définition dans le dictionnaire Littré

sycophante

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sycophante

(si-ko-fan-t') s. m.
  • 1Nom qu'on donnait dans Athènes aux dénonciateurs qui livraient aux passions de la foule les citoyens éminents et surtout ceux dont elle redoutait le plus la raison ou la vertu. Il y avait des gens à Athènes qui ne vivaient que de délations ; on les appelait sycophantes, Lévesque, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. IV, p. 273.
  • 2Aujourd'hui, fourbe, menteur, fripon, délateur, coquin. Sa personne étant ainsi faite [le loup habillé en berger], Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, Guillot le sycophante approche doucement, La Fontaine, Fabl. III, 3. Le sycophante alors me répondit, Qu'il faut tromper pour se mettre en crédit, Voltaire, Hypocr.
  • 3Espèce de carabe.

HISTORIQUE

XVIe s. Ceulx qui disent, qu'anciennement il estoit prohibé et defendu de transporter des figues hors du païs d'Attique, et que delà les delateurs qui accusoient et deceloient ceux qui en transportoient, furent appelez sycophantes, Amyot, Solon, 48.

ÉTYMOLOGIE

Συϰοφάντης, nom donné aux dénonciateurs des voleurs de figues dans les bois sacrés de l'Attique, ou, selon Plutarque, de ceux qui en exportaient, et de là délateur, de σῦϰον, figue, et φαίνειν, découvrir (voy. PHÉNOMÈNE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SYCOPHANTE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Icy voit on clairement les vrais traits d'un parfait sycophante ou calomniateur, lequel, à tous propos, change la nature et condition de toutes choses en conformité du venin dont l'estomacq lui creve, Marnix de Sainte-Aldegonde, Écrits politiques et historiques, Œuvres, Bruxelles, 1859, p. 78.