« âprement », définition dans le dictionnaire Littré

âprement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

âprement

(â-pre-man) adv.
  • Avec âpreté, d'une manière dure. Réprimander âprement. Je voyais de la tour le choc des deux armées, L'une et l'autre au combat âprement animées, Rotrou, Antig. I, 2. Courir âprement après les honneurs, Fléchier, Serm. I, 164. Le temps viendra qu'âprement à ton tour Tu languiras, comme moi, de l'amour, Baïf, Amour veng. stance 87.

HISTORIQUE

XIIe s. Se jo [j'] achat abeïes u haltes eveschiez, Dunt jo seie en cest siecle levez e eshalciez, Devant Deu en serai asprement chalengiez, Th. le mart. 121.

XIIIe s. Asprement vivoie, et mon boivre melloie à plour, Psautier, f° 120. Onques gens ne se aidierent plus asprement sor mer, Villehardouin, XCVI. Regardai le tournoiement Qui commença trop asprement, la Rose, 15314.

XIVe s. Les uns et les autres se combatent asprement et avecques fureur, Oresme, Eth. 87. Concupiscence nous assault et nous tempte plus souvent ; mes ire nous tempte plus asprement et moins souvent, Oresme, ib. 40. Et par elles mesmes seriez vous asprement corrigée, Ménagier, Prologue.

XVe s. On ne vit oncques de si peu de gens si bien tenir ni defendre que les Escots faisoient, ni aussi chastel assaillir si asprement, Froissart, II, II, 15. Sy les tourmenterons apprement, Jeu des 3 rois. Un autre homme volt essayer par redarguer et ledengier asprement ycellui, se il auroit pacience de philosophe, Christine de Pisan, Charles V, p. 3, ch. 27. Il eust beaucoup plus asprement parlé, Commines, I, 1.

XVIe s. Asprement indigné contre luy, Amyot, Cam. 20. Tant ilz le haïssoient asprement, Amyot, Timol. 20.

ÉTYMOLOGIE

Âpre et le suffixe ment ; provenç. asprament ; catal. asprement ; espagn. asperamente ; ital. aspramente.