« belier », définition dans le dictionnaire Littré

belier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

belier ou bélier

(be-lié ou bé-lié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : les béliers et les brebis, dites : les bélié-z et…) s. m.
  • 1Le mâle de la brebis.

    Terme de blason. Bélier sautant, bélier dressé sur ses pieds de derrière. Bélier onglé, bélier dont les pieds sont d'un autre émail que le corps.

  • 2Machine de guerre dont les anciens se servaient pour battre et renverser les murailles. Le bélier impuissant les menaçait en vain, Racine, Bérén. I, 3.

    Bélier hydraulique, machine hydraulique très puissante, imaginée par Montgolfier et qui sert à élever l'eau.

  • 3 Terme d'astronomie. Constellation zodiacale qui, du temps d'Hipparque, coïncidait avec l'équinoxe du printemps ; aujourd'hui nom conventionnel du signe dont le commencement répond à ce même équinoxe dans le zodiaque mobile en vertu de la précession.

    Le retour du bélier, le printemps. Ou demeurer oisive au retour du bélier, Boileau, Sat. VIII.

HISTORIQUE

XVe s. Parties de la despense faite le lundi quatriesme jour de juillet 1412 en l'ostel de Belier [nom d'un chanoine de la Sainte Chapelle], Bibl. des Chartes, 5e série, t. I, 225.

XVIe s. Adonc l'engin s'appeloit aries, pour ce que voulentiers on le faisoit à la semblance de la teste d'ung bellier, Suppl. franç. 1328, p. LXXXIV, Ms. de l'an 1519, dit Commentaires de Jules César. Les Ammonians le faisoyent pourtraire [Jupiter] en figure de belier belinant, belier cornut, Rabelais, Pant. III, 12. Je te donnerois, respondit le marchant, ung coup d'espée sur ceste aureille lunetiere, et te tuerois comme ung belier, Rabelais, ib. IV, 5. Beliers, balistes, catapultes, Rabelais, ib. IV, 61. Mieux vaut perdre la toison Que brebis, belier ou mouton, Gabr. Meurier, Trésor des sentences, dans LEROUX DE LINCY, t. I, p. 153.

ÉTYMOLOGIE

Belin est, dans le roman de Renart, le nom du bélier ; mais le mot belier lui-même ne s'est présenté dans aucun texte au delà du XVe s. ; car belier, employé dans ce siècle comme nom propre, montre sans doute qu'il l'était comme nom commun. Au delà, en remontant, on ne trouve que mouton : dans le liber Psalmorum du XIIe siècle, on lit : Li mont s'esledecerent sicume multun, et li tertre sicume li aignel des oeilles, p. 175 ; passage où multun traduit arietes. On l'a fait venir de balarius, de balare, bêler ; mais une telle dérivation d'un verbe n'est pas justifiée par les habitudes des langues romanes. Ménage le tire de vellarius, le velu, de vellus, toison ; mais vellarius n'est donné par aucun texte. Diez paraît avoir mis le doigt sur la vraie étymologie en indiquant le bas-latin bella, clochette, qu'on pend au cou des moutons ou des vaches, du flamand bel, clochette, anglais bell. Ainsi le bélier est celui qui porte la clochette, autrement en français mouton à la sonnette, clocheman de quelques localités ; bas-latin, aries squilatus ; en flamand, bel-hamel, anglais, bell-wether, qui ont le même sens. Cette étymologie est fortifiée par l'existence du mot bélière.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BÉLIER. Ajoutez :
4Coup de bélier, coup que donne le bélier, et, par extension, coup que donne une vague, une onde en mouvement.