« captivité », définition dans le dictionnaire Littré

captivité

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captivité

(ka-pti-vi-té) s. f.
  • 1État de captif. Tenir en captivité. Racheter de captivité.
  • 2 Fig. La captivité dans laquelle nous tiennent les passions. L'âme menée de captivité en captivité, captive d'elle-même, captive de son corps, Bossuet, La Vallière.

    Au plur. D'un amour si parfait les chaînes sont si belles, Que nos captivités doivent être éternelles, Corneille, Héracl. I, 4. S'élever au-dessus des captivités où Dieu permet que nous soyons à l'extérieur, Bossuet, dans GIRAULT-DUVIVIER. (qui ajoute : Corneille et Bossuet ont employé ce mot au pluriel ; et en effet un tel pluriel rend la pensée et exprime toutes les sujétions qui enchaînent).

  • 3Absence de liberté causée par les occupations, par une contrainte quelconque. Cette place me tient en captivité. Vous tenez trop vos enfants en captivité.

HISTORIQUE

XIIe s. E tuz menad en chaitivier, le rei meïme, e les princes, et les vaillanz cumbateurs dis milie, Rois, 433. Kar tu l'menas de Egypte hors de servage, e de anguisse e de cheitiveisun, ib. 264.

XIIIe s. Et quant crestien repairoient de cativisons tout nu, il les faisoient reviestir selonc ce qu'il estoient, Chr. de Rains, 210.

XVe s. Il relacha la chetiveté des Juifs qui estoyent en Egipte, Christine de Pisan, Hist. de Ch. V, III, ch. 12. Ung qui se essaiast de le getter dehors de la captivité où il est, Bibl. des chartes, 4e série, t. I, p. 267.

XVIe s. Homme aimé des dieux, et envoyé expressement pour delivrer la Sicile de captivité, Amyot, Timoléon, 24.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. captivitat ; espagn. cautividad ; ital. cattività ; de captivitatem, de captivus, captif. L'ancienne forme française est chetiveté, à côté de laquelle est chetivoison (répondant à un bas-latin captivationem) et chaitivier (répondant à un bas-latin captivarium).