« contraster », définition dans le dictionnaire Littré

contraster

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

contraster

(kon-tra-sté)
  • 1 V. n. Être en contraste. Sa conduite contraste avec son état. Il fait ridiculement contraster ses inclinations rampantes avec les altières productions qu'il a l'audace de s'approprier, Rousseau, Dial. I.

    Terme d'art et de littérature. Faire contraste. Ces figures contrastent bien. Aussi l'orateur la rejette-t-il [une action secondaire] à la fin comme dans la partie fuyante ; elle n'est là que pour contraster, pour faire ressortir davantage l'action principale, Condillac, Art d'écr. II, 14.

  • 2 V. a. Terme de peinture et de sculpture. Mettre en contraste. Ce peintre sait contraster les têtes, tout en leur conservant l'air naturel.
  • 3 Terme de littérature et de musique. Varier par des contrastes. Il sait contraster son sujet.

HISTORIQUE

XIIIe s. Après ce que il aura esté defendu et contrasté par aucun des champions, Ass. de J. I, 157.

XVIe s. Qu'il ne semble pas reprocher à aultruy tout ce qu'il refuse à faire, ny contraster aux mœurs publicques, Montaigne, I, 166. Il est toujours proclive aux femmes de disconvenir à leurs maris : elles saisissent à deux mains toutes couvertures de leur contraster, Montaigne, II, 81.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. contrastar ; ital. contrastare ; du latin contra, contre, et stare, se tenir droit (voy. STABLE). L'ancien français avait contrester et quelquefois contraster dans le sens de résister ; néanmoins il est certain que contraster est venu de l'italien au XVIe siècle, et alors il signifie lutter, combattre.