« corail », définition dans le dictionnaire Littré

corail

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

corail

(ko-rall, ll mouillées, et non ko-ra-ye) s. m.
  • 1Production marine calcaire, remarquable par sa forme rameuse et souvent par sa couleur d'un rouge éclatant. Collection de coraux. Le corail, fixé aux rochers sous-marins, sous la forme d'arbuscules plus ou moins branchus, d'un rouge éclatant, est l'axe pierreux de certains polypes de l'ordre des alcyoniens. Il envoya à l'Académie en 1710 une assez ample relation de ses recherches, et la belle découverte des fleurs du corail y est comprise, Fontenelle, Marsigli. Le savant Herissant a achevé de démontrer, après les Jussieu et les Guettard, la nature vraiment animale des coraux et des productions analogues, Bonnet, Contempl. nat. 10e part. ch. 29. Le corail n'est donc point un polypier ; il n'est point le nid d'un certain polype ; mais il fait réellement corps avec les polypes qui concourent à sa formation, Bonnet, Palingén. philos. XIe part. ch. 6. Éponges, polypiers, madrépores, coraux, Des insectes des mers miraculeux travaux, Delille, Homme des champs, III. Qu'un ver emprisonné formerait le corail ; Mais ce noble arbrisseau, ces pierres, cet émail Ne sont que l'ornement et le luxe du monde, Delille, Trois règnes, V.

    Fig. Bouche, lèvres de corail, bouche, lèvres fraîches et vermeilles.

    Au plur. Collection de pièces de corail. Il y a dans ce cabinet des coraux très rares.

  • 2 Terme de botanique. Bois de corail, arbrisseau d'Amérique, qui porte une graine aussi rouge que le corail de cette couleur. On en fait des bracelets.

    Corail des jardins, le piment annuel.

    Corail fait au pluriel coraux.

REMARQUE

On disait aussi coral au commencement du XVIIe siècle : Sa bouche est de coral, Régnier, Dial. Sur cet amas brillant de nacre et de coral, Qui sillonne les flots de ce mouvant cristal, Corneille, Tois. d'or. II, 3.

HISTORIQUE

XIIe s. Jayonces, safirs, calcedoines, Esmeraudes, bonnes sardoines, Et bons coraus et crisolites, Et diamans et ametistes, Romancero, p. 59.

XIIIe s. Les patenostriers de coural et de coquille à Paris, Liv. des mét. 68. As piés par devers le so lel Avoit un coral brun vermel, Fl. et Bl. 617.

XIVe s. Deux peires de paternoster, l'un de coral, l'autre de geet, De Laborde, Émaux, p. 224. Un arbre de courail, à langues de serpent, De Laborde, ib. Courail croist en la mer rouge, et, tant comme il est couvert d'eau, c'est bois blanc et mol, mais si tost que il est hors de l'eaue et que il est touché de l'air, il rougist et devient pierre, De Laborde, ib.

XVIe s. De ma bouche asseichée Qui n'a plus de coral, Saint-Gelais, 229. Y aura plusieurs branches de corail duquel les racines seront toutes au pied du rocher, à fin que les dits couraux ayent apparence d'avoir creu dedans ledit fossé, Palissy, 63. La poudre des coraux, Paré, XXI, 2. Deux drachmes de coral rouge bruslé et lavé neuf fois avec eau rose, Paré, XX bis, 14. Les coraux blancs et rouges, Paré, t. III, p. 636. Les corails sont plantes lapidifiées, qui produisent racines et branches, Paré, Animaux, 21.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. coralh ; espagn. coral ; ital. corallo ; du latin coralium ou corallium.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CORAIL. Ajoutez :
3 1° Le corail en caisse, c'est le corail vivant, rouge ou rose… les nuances… sont distinguées sous les dénominations d'écume de sang, 1er, 2e et 3e sang, etc. 2° Le corail noir, c'est le corail qui a été détaché du rocher… est tombé dans la vase et s'y est modifié par des émanations sulfuriques. 3° Le corail mort ou corail pourri, c'est le nom que l'on donne aux racines de polypiers qui se sont couvertes de dépôts pierreux et d'une végétation vivante de microzoaires imperceptibles. 4° Le corail blanc, très rare ; il doit sa couleur à une maladie spéciale, Journ. offic. 24 nov. 1976, p. 8635, 2e col.