« dîner.2 », définition dans le dictionnaire Littré

dîner

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dîner ou dîné [2]

(di-né ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des di-né-z excellents ou di-né) s. m.
  • 1Repas qui se faisait autrefois et qui, à la campagne et dans les petites villes, se fait encore vers midi. Quand on fait le dîner à midi, on soupe le soir. Alexandre disait que, pour faire un souper délicieux, il fallait faire un sobre dîné, Du Ryer, Suppl. de Quinte-Curce, liv. II, ch. 8, dans RICHELET. Votre dîné pourtant serait prêt tout à l'heure, Molière, Sgan. 7. Mais cependant il a honte, il enrage De n'avoir pas chez soi pour lui donner Tant seulement un malheureux dîner, La Fontaine, Fauc. Et je vais vous donner un dîner d'ami. - Non, Je crains ces dîners-là, j'aime la bonne chère, Boissy, Dehors tromp. II, 10.

    Repas qui se fait aujourd'hui de cinq à sept heures du soir. Faire un bon dîner. Faire, servir le dîner. Quels dînés Les ministres m'ont donnés ! Béranger, Ventru.

    Dîner de garçons, dîner où il n'y a que des hommes, et où d'ordinaire l'apprêt, la réserve en paroles, la modération dans le boire et le manger sont moins observés. À ce dîner de garçons régnait une liberté franche, Marmontel, Mém. IV.

    Déjeuner-dîner, voy. DÉJEUNER.

  • 2Tout ce qui compose un dîner. Un grand dîner. À l'heure dite, il courut au logis De la cigogne son hôtesse, Loua très fort sa politesse, Trouva le dîner cuit à point, La Fontaine, Fabl. I, 18. Reprenez vos esprits, et souvenez-vous bien Qu'un dîné réchauffé ne valut jamais rien, Boileau, Lutrin, I.

    PROVERBE

    Qui garde de son dîner, il a mieux à souper, c'est-à-dire il est bon de se préparer des ressources pour l'avenir.

HISTORIQUE

XIIe s. Faites un bel digner à lur oes [à leur gré] aturner, e mangerunt e beverunt, e puis à lur seignur en irunt, Rois, 368.

XIIIe s. Et à son disner le siervi li rois Henri d'Engleterre à genous, et tailla devant lui, Chr. de Rains, 10. Après ce digner povre et gaste, Rutebeuf, II, 174.

XVe s. Au lever du disner, on mena le dit herault devers le roy, Commines, IV, 7.

XVIe s. Courte messe et long diner, C'est la joie au chevalier, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 195. Court sermon et long disner, Leroux de Lincy, ib. Petit disné longuement attendu n'est pas donné, mais chierement vendu, Leroux de Lincy, ib. p. 370. Disner d'avocat [un bon dîner], Oudin Court disner appert [adroit] valet, Oudin, ib.

ÉTYMOLOGIE

Dîner 1.