« entente », définition dans le dictionnaire Littré

entente

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entente

(an-tan-t') s. f.
  • 1Manière d'entendre, de comprendre. Mot, phrase à double entente. Chacun sait quelle est mon entente, La Fontaine, Pâté. Ces expressions sont susceptibles de plusieurs ententes ; des termes à double entente, L'Abbé Houteville, dans DESFONTAINES.
  • 2 Terme d'art. Intelligence dans la distribution des parties d'une composition, d'un ensemble. Il a l'entente du coloris. C'est lui [Apollodore] qui trouva enfin le secret de représenter au vif et dans leur plus grande beauté les divers objets de la nature, non-seulement par la correction du dessin, mais principalement par l'entente du coloris et par la distribution des ombres, des lumières et du clair obscur, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. XI, 1re part. p. 150, dans POUGENS. La plus belle entente de lumières, Diderot, Salon de 1765, Œuvres, t. XIII, p. 143, dans POUGENS. Il y a dans le morceau d'Anacréon couleur, entente de lumières, vigueur et transparence ; le tout est d'un ton vrai et suave, Diderot, Salon de 1767, t. XVI, p. 25.

    Par extension. Cet auteur a l'entente de la scène.

  • 3Bonne intelligence. Il y a de l'entente dans cette famille.

    Entente cordiale, témoignages de bon vouloir qu'échangent entre eux les chefs de deux États ; locution qui date de l'adresse de la Chambre des députés, de 1840-1841, et qui, du langage politique, a passé dans le langage ordinaire.

    PROVERBE

    L'entente est au diseur, c'est-à-dire celui qui parle entend bien ce qu'il veut dire.

HISTORIQUE

XIIe s. Entre itantes merveilles cum Deus daigna ovrer… Or i dunez entente : si la m'orrez cunter, Th. le mart. 166.

XIIIe s. Amis, la vostre amors me livre tel entente, Qu'en larmes et en plors userai ma jouvente, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 12. À Bertain aaisier chascune met s'entente, Berte, XLVIII. Mais l'amor qui te tient au las, Charnex delis te represente, Si que tu n'as aillors l'entente, la Rose, 4618. Les yex ot [Deduit] vairs, la bouche gente Et le nez fait par grant entente, ib. 812.

XIVe s. Il convient avoir son entente aus diz ou opinions des gens expers, Oresme, Eth. 186.

XVe s. Ils vouloient faire à leur entente, Froissart, II, II, 86. Chacun emporte entre la selle et le panneau une grande plate pierre, et trousse derriere lui une besace pleine de farine, en cette entente que…, Froissart, I, I, 34. Par les veilles, peines, et labeurs et ententes [soins] que tu as prinses, Louis XI, Nouv. C.

XVIe s. Tout ainsi qu'entente, Espoir et attente Nous avons en toi, Marot, IV, 274.

ÉTYMOLOGIE

Entendre ; provenç. ententa.