« exempter », définition dans le dictionnaire Littré

exempter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

exempter

(è-gzan-té) v. a.
  • 1Rendre exempt, affranchir d'une chose obligatoire. C'était la coutume d'exempter les empereurs de la gêne de certaines lois civiles ; ainsi Auguste fut exempté de la gêne de la loi qui limitait la faculté d'affranchir, Montesquieu, Esp. XXIII, 21.
  • 2Préserver, garantir. Et daigne son courroux [du ciel], me prenant seul en butte, M'exempter par ma mort de pleurer votre chute, Mairet, Sophon. I, 4.

    Dispenser. Exemptez sa valeur d'un si triste avantage, Racine, Alex. II, 1. Au lieu que les infortunés en personne exigeraient de nous des soins, des soulagements, des consolations, des travaux qui pourraient nous associer à leurs peines, qui coûteraient du moins à notre indolence et dont nous sommes bien aises d'être exemptés, Rousseau, Lett. à d'Alemb.

  • 3S'exempter, v. réfl. S'ôter une chose obligatoire. Il s'est exempté de toute responsabilité. Il ne faut pas s'exempter de crainte par cette doctrine commune que l'on ne perd la grâce que par un péché mortel, et que l'on ne se souvient pas d'en avoir commis, Nicole, Ess. morale, 3e traité, ch. 6.

    Se dispenser. Aurait-il pu s'exempter de prêter son carrosse ? aurais-je pu refuser de le prendre ? Marivaux, Marianne, part. 2e.

HISTORIQUE

XIVe s. Très chier fils en Dieu, comme par ton chevaucheur porteur de cestes [lettres], tu nous eusses moult affectueusement escrit que l'eglise de Paris vouleissions exempter de l'archevesque de Sens [ériger en archevêché], Lett. de Grégoire XI à Charles V, dans Hist. litt. t. XXIV. D. 407.

XVIe s. On n'a pas exempté d'ambition l'intention de Pompeius au gouvernement des affaires, Montaigne, IV, 62. Je suis seur qu'ils auront mon labeur agreable, et l'exempteront de toute calomnie, Paré, IX, 2e disc.

ÉTYMOLOGIE

Exempt 1.