« fonts », définition dans le dictionnaire Littré

fonts

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fonts

(fon ; l's se lie : des fon-z ornés) s. m. plur.
  • Dans l'ancienne Église, vaisseau où l'on pratiquait le baptême par immersion.

    Aujourd'hui, vaisseau où l'on reçoit l'eau qui tombe pendant l'administration du baptême. Les fonts baptismaux. Est-ce là ce que vous avez promis sur les sacrés fonts où vous fûtes régénéré en Jésus-Christ ? Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 344. On garde dans la chapelle de Vincennes les fonts baptismaux qui servent aux enfants de France, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 139, dans POUGENS.

    Tenir un enfant sur les fonts, en être le parrain ou la marraine. Le cardinal de Richelieu devait tenir sur les fonts Mademoiselle [d'Orléans], Retz, I, 23.

    Fig. et familièrement. Tenir quelqu'un sur les fonts, s'en entretenir en détail, ou le questionner minutieusement.

HISTORIQUE

XIe s. Le patriarche [il] ocist devant les funz, Ch. de Rol. CXVII.

XIIe s. Tu prendras bapteiement Es fons dignes, saintefiez, ù sauf serras de tes pecchez Par la grace de Jhesu-Christ, Benoit de Sainte-Maure, V. 6552.

XVe s. Assez brief vous baptiserai ; Vous venrez [viendrez] où je vous menrai [mènerai] ; Là trouverons les fonz touz prestz, Mystère de Barl. et Jos. dans GUI DE CAMBRAI, p. 417. Il fut requis d'un bourgeois son sujet d'estre parrain et tenir sur les fonts son enfant, Louis XI, Nouv. LXX.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. font, s. f. ; anc. espagn. fonte ; espagn. mod. fuente ; portug. et ital. fonte ; du lat. fons, fontis, fontaine. Dans l'ancienne langue, font est employé souvent pour fontaine, et alors il est d'ordinaire féminin : c'est pour cela qu'on trouve, en noms de lieux, Bellefond, Froidefont, Fontfrède, etc. ; et dans fonts baptismaux, il pourrait, d'après la règle de l'ancienne grammaire, être féminin, comme lettres l'est dans lettres royaux. Mais le masculin se trouve même dans le XIIe siècle ; on peut penser que, pour ce terme, l'usage ecclésiastique avait conservé au mot son genre étymologique.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FONTS.

Fig. Tenir quelqu'un sur les fonts… Ajoutez : On tient sur les fonts notre confrère Marinberg ; huit des quarante examinateurs examinent son procédé que l'on tient avoir été très mauvais, Journ. et Mém. de Mathieu Marais, t. IV, p. 196, 1868. On a tenu hier et avant-hier [au parlement] l'évêque de Langres sur les fonts ; le résultat nous fournira de la besogne pour la semaine prochaine, Corresp. inéd. du comte de Caylus avec le P. Paciaudi, Lett. LXXXIV, 4 mars 1764.